Un Palestinien libéré par Israël affirme être « revenu d’entre les morts »
POINT SUR LA SITUATION – Moazzaz Abayat, boucher de profession, a été arrêté le 26 octobre – sans savoir pourquoi, dit-il – après l’attaque sans précédent du Hamas islamiste sur le sol israélien le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
Une soixantaine de corps ont été retrouvés vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza. Un Palestinien libéré par Israël a déclaré qu’il était en détention. « revenu d’entre les morts ». Le Figaro fait le point sur la situation ce vendredi 12 juillet.
La Protection Civile annonce avoir retrouvé une soixantaine de corps dans deux quartiers
Une soixantaine de corps ont été retrouvés vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, a indiqué la Défense civile palestinienne, affirmant que l’armée israélienne s’était retirée de ces zones au nord du territoire palestinien. « La Défense civile et les équipes médicales ont récupéré environ 60 martyrs depuis que l’armée d’occupation israélienne s’est retirée ce matin de Tal al-Hawa et al-Sinaa »dans le sud-ouest de la ville de Gaza, a déclaré le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal.
Il a déclaré à l’AFP plus tôt vendredi qu’une quarantaine de corps avaient été retrouvés. « Il y a encore des personnes disparues sous les décombres, auxquelles nos équipes ont du mal à accéder »Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas confirmé s’être retirée de ces quartiers de la ville de Gaza. Mahmoud Basal a également indiqué vendredi matin que de nombreuses maisons avaient été détruites dans ces quartiers, d’autres incendiées. La veille, son organisation avait déjà annoncé avoir exhumé une soixantaine de corps des décombres d’immeubles à Shujaiya, un autre quartier de Gaza dont l’armée avait cette fois annoncé officiellement mercredi soir s’être retirée.
Ce quartier, presque entièrement rasé après deux semaines d’opération militaire israélienne, a été déclaré « zone sinistrée » par la Défense civile. Mercredi soir, l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait « fini » son offensive à Choujaïya, théâtre de violents combats depuis le 27 juin, qui avait contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir. Cette opération a permis, selon elle, de démanteler huit tunnels et de tuer « Des dizaines de terroristes ».
Un Palestinien libéré par Israël affirme être « revenu d’entre les morts »
Avec son visage émacié, ses jambes squelettiques, sa longue barbe et ses cheveux hirsutes, le Palestinien Moazzaz Abayat peine à se remettre de sa détention dans une prison israélienne, qu’il compare, allongé dans son lit d’hôpital, au centre de détention américain de haute sécurité de Guantanamo. « Je suis revenu d’entre les morts »Il témoigne dans un hôpital de sa ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée, après neuf mois dans une prison du Néguev (sud d’Israël), passés en détention administrative. Une disposition controversée mais très courante qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni procès.
Le boucher professionnel a été arrêté le 26 octobre – sans savoir pourquoi, dit-il – après l’attaque sans précédent du Hamas islamiste sur le sol israélien le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. « Ils m’ont arrêté chez moi, non pas parmi les combattants mais entouré de mes enfants et de ma femme enceinte »Abayat, 37 ans, a déclaré à l’AFP. « Ma détention était injuste »il proclame aujourd’hui. « J’ai quitté la prison de Guantanamo, dans le Néguev, où sont pratiquées les tortures les plus horribles et les plus intenses contre des prisonniers sans défense, enchaînés et malades. »ajoute-t-il, en faisant référence à la prison militaire américaine installée sur l’île de Cuba. Il mentionne « coups de matraque, chaînes de fer, torture »Et montrant ses jambes osseuses, il dit qu’il avait mal partout. « Ils nous donnaient 10 à 12 haricots avec du chou à sept heures du matin et nous devions attendre jusqu’au dîner. » pour un autre repas, dit-il.
Interrogée par l’AFP, l’administration pénitentiaire israélienne a indiqué « ne pas être conscient » de ces accusations. Selon elle, « tous les prisonniers sont détenus conformément à la loi et tous les droits fondamentaux sont respectés par des agents pénitentiaires qualifiés ». « Comme indiqué dans son dossier, le détenu a été examiné et soigné par les meilleurs médecins de la prison tout au long de sa détention. »a déclaré une porte-parole, ajoutant que les détenus avaient la possibilité de déposer des plaintes.