Alors que les options Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve semblent mener à une impasse, une nouvelle option émerge à droite. LR, qui prône une cohabitation Premier ministre, doit néanmoins compter sur le soutien d’autres forces politiques et plus probablement du RN.
L’essentiel
L’option de la nomination de Bernard Cazeneuve fait le yo-yo. L’ancien ministre de gauche passe du statut de favori à celui de candidat promis à une motion de censure, faute de soutiens suffisants, notamment dans son ancien camp, le PS. Si les lignes minoritaires du camp politique affichent un soutien sans faille, le soutien des socialistes de la ligne soutenue par Olivier Faure n’est pas assuré. Mais la donne a-t-elle changé ? Mardi soir au bureau national, le PS a voté contre un soutien inconditionnel à Bertrand Cazeneuve, mais il ne promet pas de censure si l’homme propose un programme qui convienne au PS. Si les socialistes le soutiennent et que les élus LR ne s’opposent pas automatiquement à un gouvernement Cazeneuve, le candidat à Matignon peut espérer éviter une motion de censure même s’il est soutenu par le reste du NFP et le RN.
Le temps commence à s’éterniser sans Premier ministre et avec des consultations qui s’enchaînent mais qui n’aboutissent à rien. Si plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche ont appelé à une nomination rapide, dans les prochaines heures, depuis le début de la semaine, Emmanuel Macron commence lui aussi à s’impatienter, selon des informations relayées par la chaîne CNN. Le Parisien« Il faut maintenant aller vite », a déclaré mardi soir le chef de l’Etat à certains de ses interlocuteurs, après une énième journée de discussions avec les forces politiques. Il estime être allé « au bout des discussions » entamées en juillet selon les détails du communiqué. parisien. Mais c’est à lui de prendre une décision pour Matignon.
Et si David Lisnard se lançait dans la course à Matignon ? Le maire LR de Cannes et président de l’Association des maires de France a participé aux consultations autour d’Emmanuel Macron et Le Figaro L’élu de la majorité l’estime comme une option à considérer pour la nomination du futur Premier ministre. L’édile est resté « ambigu » sur sa volonté de devenir chef du gouvernement et il n’a pas fermé la porte en se disant prêt à accepter Matignon à condition d’avoir une « possibilité d’agir », notamment de mener une politique de droite. Pour David Lisnard, la situation politique peut être une opportunité pour la droite de se remettre au centre de l’échiquier politique, non pas pour y avoir des positions, mais pour mener les mesures qu’elle défend.
Le maire de Cannes, issu des rangs LR, devrait pouvoir compter sur le soutien de sa famille politique, mais il pourrait aussi convenir au RN en raison de ses positions très à droite sur certains sujets comme l’immigration ou la sécurité. En ce sens et si ce soutien se confirme, David Lisnard pourrait être le prétendant ayant le plus de chances de résister à une motion de censure, même sans le soutien de la gauche.
Bruno Retailleau continue de faire pression sur le chef de l’Etat pour qu’il nomme un Premier ministre. Le chef de file des sénateurs LR au Sénat pousse Emmanuel Macron à prendre une décision et à la faire connaître « dans les prochaines heures » sur BFMTV, soit d’ici ce mercredi soir. L’homme de droite précise également le profil du Premier ministre qu’il espère voir nommé à Matignon, à savoir un chef de gouvernement « de cohabitation » qui puisse appliquer « le pacte législatif » défendu par LR.
Le RN peut se permettre de jouer les arbitres concernant les noms cités pour Matignon, aucun d’entre eux n’obtenant un soutien suffisant à gauche et à droite. Marine Le Pen, chef de file des députés d’extrême droite, a donc précisé les conditions dans lesquelles son camp ne votera pas une motion de censure comme le rapporte BFMTV :le Premier ministre doit être respectueux de tous les élus, y compris ceux du RN, il doit entreprendre un travail pour introduire la représentation proportionnelle aux élections législatives et il doit travailler sur les sujets chers au RN comme l’immigration, la sécurité et le pouvoir d’achat.
La position du RN est connue depuis hier, mais elle est désormais officielle depuis que Marine Le Pen a confirmé à Emmanuel Macron lors de leur conversation téléphonique hier soir que son parti censurerait autant un gouvernement dirigé par Xavier Bertrand que celui dirigé par Bernard Cazeneuve. Une décision qui réduit quasiment à néant les chances de l’un ou l’autre d’être nommé à Matignon, puisqu’aucun des deux ne peut résister à une motion de censure.
Le chef de l’Etat a appelé Marine Le Pen au téléphone hier soir, dans le cadre des consultations en cours, rapporte BFMTV ce mercredi matin. Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque l’Elysée avait informé hier la presse qu’Emmanuel Macron allait recontacter les présidents de groupe ou les chefs de parti, pour sonder l’ensemble des forces politiques sur la formation d’un gouvernement de coalition. Mais en réalité, Marine Le Pen semble plus que jamais au centre du jeu : le Rassemblement national peut débloquer la situation politique si son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale s’engage à ne pas voter de motion de censure automatique.
« Avant de se poser la question du qui, il faut se poser la question du quoi (…) puisque la question des noms rend tout le monde tendu, ce que nous proposons, c’est qu’on commence par se poser la question de quels compromis seraient construits, et sur cette base, ensuite choisir un Premier ministre », a indiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure, ce mercredi matin sur TF1. Il propose de lancer une « négociation » entre parlementaires pour définir en amont, un programme de gouvernement, avant même que le chef de ce gouvernement ne soit nommé.
Au bureau national du Parti socialiste, mardi 3 septembre, les adversaires d’Olivier Faure ont demandé un vote de soutien à l’ancien ministre sous François Hollande et dans la short-list pour le poste de Premier ministre, Bernard Cazeneuve. Il a été refusé par la direction du parti. Ce vote de soutien à Bernard Cazeneuve concernait aussi la censure non automatique du groupe PS en cas de sa nomination. 33 ont voté pour, et 38 contre. Il a donc été rejeté. La direction du parti a préféré soumettre une résolution sur les dix lignes rouges du PS.
FIN DU DIRECT – Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, candidats plus acceptables à l’Assemblée nationale ? Selon un proche d’Emmanuel Macron, contacté par l’AFP, dont les propos ont été rapportés dans Le FigaroIl y aurait « des réticences » à leur égard, « mais pas forcément de censure immédiate » s’ils étaient nommés Premier ministre. La source ajoute que l’ancien Premier ministre socialiste et président du Conseil régional des Hauts-de-France assurerait « plus de stabilité » que Lucie Castets, la candidate défendue par le Nouveau Front populaire.
Apprendre encore plus
Après la « trêve politique » respectée pendant les Jeux olympiques, le président de la République avait fixé le cap de la mi-août pour la nomination d’un nouveau Premier ministre puis du futur gouvernement. Mais deux mois après les législatives et alors que le gouvernement de Gabriel Attal a démissionné le 16 juillet, la date de la nomination du Premier ministre n’a toujours pas été fixée.
Compte tenu de la composition de l’Assemblée nationale, le président de la République s’est donné pour mission de trouver un Premier ministre capable de réunir « la majorité la plus large et la plus stable possible », mais atteindre une majorité absolue de 289 députés s’avère impossible, sauf coalition surprise. Il en va de même pour les ministres que ce dernier devra alors proposer. Dans le cas contraire, le nouveau gouvernement dans son ensemble s’exposerait à une motion de censure qui, votée par plus de la moitié des élus, conduirait au renversement de l’équipe ministérielle. Il faudrait donc tout recommencer.
Des éléments clairs se dessinent désormais pour celui qui prendra la succession de Gabriel Attal. Le chef du gouvernement devra être « un homme ou une femme consensuel qui plaise à la fois à la gauche et à la droite », peut-on lire dans les colonnes du Monde. Selon l’Elysée, cette personnalité devra aussi dégager « un parfum de cohabitation ». C’est un indice important sur la composition du nouveau gouvernement et sa couleur politique. Notamment après le refus d’Emmanuel Macron de voir la candidate du NFP, Lucie Castets, à Matignon.
Xavier Bertrand est l’un des principaux noms qui circulent pour Matignon. Le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, lui, est même soutenu par plusieurs personnalités du centre et de la droite. Le président de la République consulte sur au moins un deuxième nom pour le poste de Premier ministre, il s’agit de Bernard Cazeneuve. L’ancien locataire de Matignon sous François Hollande reste cependant beaucoup moins médiatisé que Xavier Bertrand, et beaucoup plus discret sur ses nouvelles aspirations politiques. Pourtant, selon les informations du Parisien, ce dernier s’est récemment entretenu avec le chef de l’Etat « qu’il avait déjà vu discrètement à l’Elysée au printemps (bien avant la dissolution) ». Un profil qui pourrait tout à fait satisfaire la dimension consensuelle recherchée par Emmanuel Macron pour remplacer Gabriel Attal.
GrP1
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