Le maire d’une ville minière du sud de l’Equateur a été assassiné vendredi 19 avril, a annoncé la police. Il s’agit du deuxième incident du genre en trois jours dans ce pays en proie au trafic de drogue et aux groupes criminels.
« Ce matin, Jorge Maldonado, maire du canton de Portovelo, a été victime de coups de feu qui ont causé sa mort »la police a déclaré que sur XM, Maldonado avait été tué par « deux criminels circulant à moto, alors qu’il exerçait des activités personnelles » dans un quartier de Portovelo, selon la police. Mercredi, le conseiller municipal d’une autre petite ville minière du sud du pays, Camilo Ponce Enriquez, dans la province d’Azuay, a été tué par balle.
C’est le cinquième maire équatorien assassiné en un an et le troisième en moins d’un mois. En mars, le jeune maire de San Vicente, dans la province de Manabi, avait été assassiné dans des circonstances similaires.
Crise sécuritaire et énergétique
Procureurs, journalistes et hommes politiques sont régulièrement victimes d’organisations criminelles locales liées aux cartels mexicains et colombiens. Le 9 août 2023, le candidat de l’opposition à la présidentielle, Fernando Villavicencio, a été abattu après un rassemblement électoral quelques jours avant les élections.
Ce nouvel assassinat intervient à deux jours d’un référendum et d’une consultation nationale, demandés par le président équatorien, Daniel Noboa, sur les réformes visant à lutter contre le crime organisé. Quelque 13,6 millions d’électeurs sont invités à décider, par exemple, s’ils sont d’accord avec l’extradition d’Équatoriens vers des pays souhaitant les juger pour leurs liens avec le crime organisé.
Depuis la mi-janvier, l’Équateur est confronté à une grave crise sécuritaire provoquée par des bandes criminelles. Daniel Noboa, élu président en novembre 2023 pour dix-huit mois, a déclaré le pays en « conflit armé interne » et déployé l’armée pour neutraliser une vingtaine de ces groupes. Depuis, au moins une douzaine de responsables politiques ou responsables locaux ont été assassinés.
Depuis une semaine, l’Équateur est également confronté à une grave crise énergétique, avec un rationnement sévère de l’électricité pour la population et une révision d’urgence des installations électriques et hydroélectriques. Conséquence de la sécheresse, cette crise énergétique serait également le résultat de « sabotage » de hauts responsables liés à ses ennemis politiques, selon M. Noboa.