un nouveau départ avec des choix controversés

Une rentrée chargée pour Intel, qui présente coup sur coup deux architectures de processeurs. En septembre nous avons eu droit à Lunar Lake (Core Ultra 200V), sa nouvelle génération de processeurs pour PC ultraportables. Ce mois-ci, c’est au tour des PC bureautiques dotés de la plateforme Arrow Lake (Core Ultra 200S).

Le constructeur devrait franchir le cap tandis que l’architecture Raptor Lake (13e et 14e génération) a été vivement critiquée pour son instabilité et sa gestion thermique, malgré des performances très solides sur toutes les charges de travail.

Avec Arrow Lake, Intel semble entrer dans une nouvelle phase de son histoire, initiée par Lunar Lake. Des choix stratégiques qui seront sûrement controversés, notamment parmi les acteurs, mais qui fixent les jalons de l’avenir.

Selon Intel, Arrow Lake constitue un nouveau départ pour le constructeur, qui souhaite se donner suffisamment de marge pour augmenter les performances des générations suivantes.

Priorité à l’efficacité énergétique

L’objectif d’Intel pour cette génération est, étonnamment, la performance par watt, autrement dit l’efficacité énergétique de ses processeurs de bureau. Le constructeur annonce avoir réduit la consommation du package total de près de 40% tout en délivrant en moyenne 15% de performances en plus en multithreading.

C’est bien simple, Intel annonce un niveau de performances similaire à Raptor Lake pour un TDP réduit de moitié selon les jeux et applications. L’accent a évidemment été mis sur les E-cores Skymont qui bénéficient du double du cache L2 par rapport à l’ancienne génération, pour une augmentation de 32% des instructions par cycle (IPC). Les cœurs hautes performances Lion Cove bénéficient de 36 Mo de cache L3 pour 9 % d’IPC en plus.

Cette consommation réduite se combine à des performances supplémentaires pour la productivité (bureautique, IA, vidéo, photo…). Pour le Core Ultra 9 285K, puce la plus puissante de la gamme, Intel annonce des performances en hausse de 8% en moyenne par rapport au 14900K en monocœur et de près de 15% en multicœur. Et ce tout en réduisant la consommation jusqu’à 58 % selon Intel.

Le processeur intègre pour la première fois un NPU (Neural Processing Unit), une puce spécialisée dans les calculs liés à l’IA. Couplée au CPU et au GPU, la puce peut atteindre jusqu’à 36 TOPS sur le Core Ultra 9, suffisant pour des tâches d’inférence légères, mais qui ne vous permettra pas d’utiliser Copilot sur votre PC de bureau pour le moment.

Performances en jeu similaires à celles de la génération précédente

Mais concentrons-nous sur le sujet qui fâche : la performance en jeu. De nombreuses fuites ces derniers jours ont reproché à Intel de ne pas proposer de gains d’une génération à l’autre. C’est ici une réalité : les processeurs Arrow Lake offrent un niveau de performances similaire à Raptor Lake Refresh, mais promettent une consommation réduite jusqu’à 165W.

Ainsi, même si de nombreux jeux ne bénéficient d’aucune amélioration des performances (Exode du métro, Mythe noir Wukong, Cyberpunk 2077), ils peuvent dans certains cas voir leur consommation fortement réduite. Selon les chiffres d’Intel, un jeu comme Warhammer : Space Marines 2 permet 4% de performances en plus pour un TDP réduit de 165W, 54W pour Call of Duty : Guerre moderne III voire 136W pour L’ère de la mythologie : racontée. En moyenne, Arrow Lake voit les températures du CPU réduites de 13 degrés en moyenne par rapport à la génération précédente, jusqu’à 17 degrés dans certains.

Assassin’s Creed Mirage a fait l’objet d’une démonstration spécifique, le jeu affichant une moyenne de FPS similaire entre le Core Ultra 9 285K et le 14900K pour près de 80W gagnés. Cependant, certains jeux devraient voir leur niveau de performances réduit, comme Loin cri 6 (-13%), Final Fantasy XIV : Downtrail (-8%) ou encore Red Dead Rédemption 2 (-4%). Si des gains sont à prévoir, Intel ne les annonce que pour une poignée de jeux (Guerre totale : Warhammer III, Civilisation VI). Il faudra attendre les premiers tests pour avoir un véritable aperçu des performances de la puce en jeu.

Arrow Lake présente également l’architecture graphique intégrée Xe-LP, basée sur les dernières innovations Intel Arc Graphics. Avec ses 4 cœurs Xe et 4 cœurs ray tracing, l’iGPU supporte toutes les fonctionnalités de DirectX 12 Ultimate, ainsi que l’upscaling dans les jeux XeSS grâce au support des instructions DP4a (mais pas d’unité XMX). Le Xe Media Engine est également là pour un encodage vidéo accéléré.

Nouveau chipset Z890, nouveau socket

Le LGA 1700 tire enfin sa révérence après trois générations de bons et loyaux services. Intel présente avec Arrow Lake le nouveau chipset Z890 doté d’un nouveau socket LGA-1800. Cette nouvelle plate-forme apporte une prise en charge étendue du PCIe 5.0 et des possibilités d’E/S encore plus complètes.

A noter que le chipset Z890 n’est pas compatible DDR4, il vous faudra donc investir dans des barrettes mémoire DDR5 pour profiter de cette nouvelle architecture.

Chips, prix et disponibilité

Au lancement, Intel proposera 3 processeurs Intel Core Ultra 200S, avec deux versions sans iGPU pour les Core Ultra 4 et 7. Le Core Ultra 9 285K est ainsi le fleuron de cette génération, mais il voit son nombre de threads réduit de 32 à 24 par rapport au 14900K, pour une fréquence maximale de 5,7 Ghz. Le Core Ultra 7 265K est un compromis avec ses 20 cœurs et sa fréquence de 5,5 GHz. Enfin, le Core Ultra 5 245K d’entrée de gamme, plus abordable, propose 14 cœurs pour une fréquence boost de 5,2 GHz.

Les prix (en dollars pour le moment) sont à peu près les mêmes que ceux de la 14e génération : le Core Ultra 9 sera à 489 $, le Core Ultra 7 à 394 $ et le Core Ultra 5 à 294 $. Les processeurs seront lancés le 24 octobre dans toutes les marques.