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Un mystérieux donateur offre à Julian Assange près de 500 000 dollars en Bitcoin

Julian Assange est désormais un homme libre… et aussi un homme riche. Est-ce pour cela qu’après un accord de plaidoyer avec la justice américaine les 25 et 26 juin, le condamnant à une peine de soixante-deux mois (cinq ans et deux mois) de prison, peine qu’il a déjà purgée en détention provisoire au Royaume-Uni, le fondateur de la plateforme de publication de documents secrets WikiLeaks s’est envolé en jet privé ?

Non, selon sa femme Stella Assange. Il s’agissait en réalité de la seule option possible pour rentrer en Australie depuis les îles Mariannes du Nord, territoire américain du Pacifique, où s’est terminée cette saga judiciaire. Et elle a été rendue possible grâce au versement de près de 500 000 dollars (environ 467 000 euros) en bitcoins d’un mystérieux donateur resté anonyme, rapporte le média en ligne Gizmodo.

« Le voyage de Julian vers la liberté a un coût énorme : Julian devra 520 000 $ dont il est obligé de rembourser au gouvernement australien le vol charter VJ199a publié Stella Assange sur X (anciennement Twitter), mardi 25 juin. Il n’était pas autorisé à utiliser les compagnies aériennes commerciales ni les routes vers Saipan. (la plus grande des îles Mariannes du Nord, où se trouve le tribunal fédéral des États-Unis pour ce territoire, ndlr) et à l’Australie. Toute contribution, grande ou petite, est grandement appréciée. »

En d’autres termes, Julian Assange a été contraint de payer un demi-million de dollars pour rentrer chez lui en avion privé. Le message était accompagné d’un lien vers la plateforme de financement participatif Crowdfunder, qui accepte les dons en monnaie fiduciaire mais aussi en cryptos. Si la plupart des vingt-quatre contributeurs ayant fait don de bitcoins ont contribué par de petites sommes, un généreux donateur a fait don de 8,07 bitcoins. Soit, au cours stratosphérique actuel de la cryptomonnaie, près de 500 000 dollars.

« Tu devrais être heureux qu’il soit libre. »

Les dons en monnaie fiduciaire ont atteint 490 000 dollars (environ 457 000 euros). Selon Stella Assange, les fonds restant après le paiement du vol privé serviront à « récupération » et à « bien-être » du lanceur d’alerte australien.

Il faut dire qu’il en a sûrement besoin, après cinq ans passés depuis avril 2019 dans la prison de haute sécurité de Belmarsh (près de Londres), en raison de poursuites américaines pour espionnage, et sept ans après avoir été réfugié et cloîtré à l’ambassade d’Équateur à Londres, en raison d’accusations de viol suédoises, depuis abandonnées.

En 2017, sous l’administration Trump, qu’il avait pourtant contribué à accéder au pouvoir, la CIA avait même envisagé de l’assassiner, selon le site d’information Yahoo. En 2019, toujours sous la présidence de Donald Trump, Julian Assange a été inculpé pour « espionnage » pour avoir aidé Chelsea Manning, alors analyste pour l’armée américaine, en 2010 à lui transmettre des documents classifiés sur les crimes de guerre perpétrés par l’armée américaine. armée en Irak et en Afghanistan. Il risque jusqu’à 175 ans de prison.

De nombreux journalistes – dont certains très critiques à l’égard du jeu trouble joué par Julian Assange à l’égard de la Russie et de Donald Trump – avaient alors pointé le risque de créer un précédent juridique permettant de condamner tout journaliste publiant des documents secrets. Comme l’écrivait le journaliste américain Fred Kaplan sur Slate.com : « Même si vous détestez Julian Assange, vous devriez être heureux qu’il soit enfin libre ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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