Les nouvelles les plus importantes de la journée

Un Moscovite condamné à cinq ans de camp de travail pour avoir critiqué la guerre en Ukraine

Un Moscovite condamné à cinq ans de camp de travail pour avoir critiqué la guerre en Ukraine

En Russie, les peines de prison tombent les unes après les autres au moindre commentaire critique sur la guerre en Ukraine. Un Moscovite de 38 ans a de nouveau été condamné cette semaine à cinq ans de camp de travaux forcés.

Publié


Temps de lecture : 2 minutes

Il a été interviewé devant une station de métro de Moscou, par Radio Liberty, à l’époque où elle pouvait encore opérer en Russie, en juillet 2022, six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine. L’homme interrogé a déclaré que « Cette guerre a été déclenchée par Poutine et sa clique »que « rien ne le justifie » et surtout, il a dénoncé les bombardements des populations civiles et le massacre de Boutcha commis par l’armée russe. Ce microphone de trottoir, diffusé au format vidéo, a donc été très facilement repéré par les services de sécurité russes, particulièrement efficaces en la matière. Youri Kokhovets a accepté ses propos avant de se rétracter partiellement.

Un cas significatif dans le contexte russe de répression et de censure

Son cas est malheureusement devenu classique ; cinq ans de prison pour de simples paroles, cela ne surprend plus personne en Russie. La loi sur le discrédit des forces armées prévoit une période pouvant aller jusqu’à dix ans. Ce sont des peines très lourdes qu’on ne voyait plus même à la fin de l’URSS. Pour les autorités, Youri Kokhovets a franchi la ligne rouge en mettant directement en cause Vladimir Poutine et en évoquant Boutcha, qui est une manipulation des Occidentaux pour le Kremlin.

Mais Youri Kokhovets est également devenu le premier Russe poursuivi pour avoir répondu aux médias étrangers. Et son cas a lancé un débat sur la protection des citoyens russes qui acceptent de parler aux médias occidentaux sans se censurer. Les correspondants de franceinfo à Moscou y sont eux-mêmes régulièrement confrontés. L’anonymat est devenu aujourd’hui presque systématique lorsqu’il s’agit de parler de la guerre avec les Russes, ou même parfois de quelque chose qui n’a qu’un lien lointain avec le pouvoir. Les conséquences peuvent être juridiques, mais elles peuvent aussi être professionnelles, vous pouvez perdre votre emploi pour quelques mots. L’anonymat n’est jamais satisfaisant dans le journalisme, mais il devient néanmoins aujourd’hui la règle en Russie.

Quitter la version mobile