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un mois après le début des bombardements israéliens

un mois après le début des bombardements israéliens

► Où en est l’offensive de Tsahal ?

Les avions et drones israéliens ciblent toujours quotidiennement et principalement le sud du Liban, la plaine de la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth. Ils ciblent des positions attribuées au Hezbollah, éliminant ses cadres, détruisant ses centres logistiques et ses caches d’armes. Une campagne qui n’épargne pas les civils et leurs foyers.

L’armée israélienne a également ciblé des villages chrétiens, endommagé des positions de l’ONU (FINUL), blessé cinq soldats de maintien de la paix et tué des travailleurs humanitaires et des soldats libanais. Depuis dimanche 20 octobre, Tsahal s’en prend également aux filiales d’Al-Qard Al-Hassan, une société financière « impliqué dans le financement des opérations terroristes du Hezbollah », a justifié le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee.

De son côté, l’offensive terrestre reste limitée au sud du Liban et au sud du fleuve Litani. Elle s’appuie sur 5 bataillons déployés à la frontière libanaise. Son objectif immédiat est de détruire les réseaux de tunnels du mouvement chiite et « chasser au-delà du fleuve Litani »constate un diplomate en poste à Beyrouth. « Opportuniste, Benjamin Netanyahu pourrait alors se rendre à Tyr, s’il en a les moyens. Je ne le vois pas continuer au-delà », ajoute-t-il.

Mercredi 23 octobre, l’armée israélienne a appelé les habitants de certains quartiers de cette cité phénicienne millénaire à évacuer leurs habitations, avant de les bombarder à plusieurs reprises.

►Où est le Hezbollah ?

En un mois, sa branche militaire a été décapitée et son ancien chef, Hassan Nasrallah, n’a toujours pas été remplacé, du moins officiellement. L’armée israélienne a confirmé mardi 22 octobre au soir avoir « éliminé » Hachem Safieddine, son successeur attendu, lors d’une grève à Beyrouth début octobre. Cependant, l’organisation du Hezbollah, très décentralisée et aguerrie, lui permet d’offrir une résistance farouche à l’offensive israélienne dans le sud du pays, d’autant qu’il bénéficie toujours du soutien militaire, financier et logistique de l’Iran et de la Syrie.

Avant le début du conflit, la branche armée du Hezbollah était structurée et équipée d’environ 15 000 hommes, dont 5 000 appartenant à des commandos d’élite, et environ 30 000 réservistes. Elle disposait également d’un arsenal de plus de 150 000 roquettes et missiles, ainsi que de 2 000 drones. Une armée nettement plus puissante que l’armée libanaise, avec son propre commandement, ses propres racines et sa couverture territoriale, notamment dans le sud du Liban. « Plus de 50 % de son arsenal a été détruit par Israël. Cette armée est redevenue une guérilla. S’il est affaibli, le Hezbollah n’est pas détruit, il excelle même dans cette manière de faire la guerre », constate ce diplomate à Beyrouth.

À ce jour, la force de frappe du parti de Dieu lui permet toujours de cibler le territoire israélien, notamment Haïfa, au nord du pays. Il est capable d’attaquer des cibles sensibles comme la maison privée de Benyamin Netanyahou à Césarée ou la base du renseignement militaire dans la banlieue de Tel-Aviv, sans toutefois parvenir à faire des dégâts majeurs, grâce au système de défense antimissile d’Israël, le Dôme de Fer. . Sa branche politique est toujours active, le mouvement compte toujours plusieurs députés (27 entre le Hezbollah et Amal) et ministres au sein du gouvernement.

► Quel est le bilan humanitaire ?

Le bilan des bombardements israéliens est estimé à au moins 1.489 morts, selon un décompte de l’AFP. Difficile d’en établir plus précisément le nombre, le Hezbollah ne fournissant aucune information à ce sujet dans ses rangs ou auprès des civils. Les appels d’Israël à évacuer le sud du Liban, la plaine de la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que ses bombardements quotidiens depuis le 23 septembre, ont entraîné le déplacement de 700 000 personnes, selon l’ONU, majoritairement chiites. . Un chiffre qui s’élève à 1,2 million de personnes, selon les autorités libanaises.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) affirme que plus de 190 000 d’entre eux sont actuellement hébergés dans plus de 1 000 refuges, la plupart dans le gouvernorat du Mont-Liban et à Beyrouth. Certains de ces refuges sont des écoles, ce qui entraîne le report de la rentrée scolaire au 4 novembre, du moins dès aujourd’hui. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 400 000 personnes ont trouvé refuge en Syrie, dont 70 % de Syriens, le reste étant des Libanais et des ressortissants d’autres pays.

► A quoi peut aboutir la conférence sur le Liban ?

Sur le plan humanitaire, la priorité est de répondre à l’appel de fonds de l’ONU pour une aide de plus de 400 millions de dollars aux déplacés, explique l’Élysée. Sur le plan politique et diplomatique, il ne faut pas s’attendre à des progrès notables car ni Israël, ni l’Iran, ni le secrétaire d’État américain Antony Blinken n’y participent. Ce dernier a préféré se rendre au Qatar ce jeudi avant de rencontrer vendredi les chefs de la diplomatie arabe à Londres pour évoquer la situation au Moyen-Orient.

La France milite en faveur d’un cessez-le-feu et d’une solution basée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2006, selon laquelle seuls les soldats de maintien de la paix et l’armée libanaise devraient être déployés dans le sud du Liban. Dans cette perspective, l’Élysée souhaite renforcer l’armée libanaise en termes d’effectifs, d’équipements, d’opérations et de formation. Les discussions sont ouvertes à ce sujet « avec le chef d’état-major de l’armée libanaise, le général Aoun »précise l’Élysée.

Il est également question d’augmenter le nombre de casques bleus déployés au Liban (FINUL) – au nombre de 10 000 actuellement – ​​et de renforcer leur mandat, selon des sources diplomatiques et militaires. L’envoi de renforts aux 700 casques bleus français déjà présents (opération Daman) n’est pas exclu, assurent-ils. Il y a urgence, Paris s’alarme, car « une guerre civile » Est « imminent au Liban », selon le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. « Le Liban est au bord de l’effondrement »» a ajouté la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock lors de sa visite surprise à Beyrouth, mercredi 23 octobre.

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