GIL COHEN-MAGEN / AFP
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, vu ici à Jérusalem en mars 2023.
POLITIQUE – Des propos sidérants qui provoquent une onde de choc. Depuis dimanche 5 août, une déclaration du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, classé d’extrême droite, au sujet des Gazaouis, a fait bondir plusieurs responsables politiques français, du camp présidentiel à La France Insoumise.
La cause est les commentaires rapportés par Le Times d’Israël (et repéré par Le Parisien), selon lequel ce poids lourd du gouvernement de Benjamin Netanyahu évoque sans sourciller la possibilité d’affamer la population palestinienne. Bezalel Smotrich juge en effet « justifié et moral » pour bloquer l’aide humanitaire distribuée aux habitants de la bande de Gaza, » jusqu’à ce que nos otages nous soient rendus. Le seul bémol selon lui : « La communauté internationale ne permettra pas que cela se produise. » Une sortie vivement condamnée en France.
« Abject »
» Racistes. Suprématistes religieux. Fondamentalistes violents. Tout projet théocratique déshumanise l’autre, ici les Palestiniens et leurs souffrances. Propos abjects et criminels de l’un des représentants de l’extrême droite israélienne soutenant Netanyahou. A vomir « , a condamné le député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj. » Il est difficile de qualifier ce genre de « prise de position ». Ce sont des déclarations criminelles, tout simplement criminelles. L’extrême droite israélienne pousse la situation vers l’abîme. « , a ajouté l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau, aujourd’hui député du Nouveau Front populaire.
Plus à gauche, la France Insoumise voit dans cette déclaration la preuve d’une « intention génocidaire « du pouvoir israélien, comme l’écrit le coordinateur national du parti, Manuel Bompard. « Après cette énième déclaration, a-t-on le droit de parler de génocide ? »a ajouté le député de Paris Aymeric Caron, auteur d’un documentaire sur les exactions commises à Gaza depuis le 7 octobre et l’attentat terroriste du Hamas.
Dans le camp présidentiel, plusieurs élus ont également condamné ces propos. Scandaleux, une honte, rien d’autre « , a déploré le député Renaissance des Côtes-d’Armor, Éric Bothorel. « Abject »« Nous sommes en train de nous exprimer sur la situation des droits de l’homme en France, mais nous ne sommes pas encore prêts à réagir », a simplement commenté sa collègue de Paris Astrid Panosyan-Bouvet. Pour l’heure, la diplomatie française (toujours incarnée par le ministre des Affaires étrangères démissionnaire Stéphane Séjourné) n’a pas réagi. Pas plus que les personnalités du Rassemblement national ou des Républicains.
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