Un millier de personnes rassemblées à Montpellier contre l’antisémitisme, après l’attaque de la synagogue de La Grande-Motte
Un millier de personnes, dont de nombreux élus et représentants de plusieurs cultes, se sont rassemblées, mardi 27 août au soir, à Montpellier pour dénoncer l’antisémitisme et soutenir la communauté juive, trois jours après l’incendie criminel de la synagogue de La Grande-Motte.
« Votre présence ici est un affront aux partisans de la haine »Perla Danan, présidente du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) du Languedoc-Roussillon, a raconté à la foule rassemblée place de la Comédie. La synagogue de La Grande-Motte, située à une vingtaine de kilomètres de Montpellier, a été le théâtre samedi d’une attaque qui aurait pu tourner au drame et dont l’auteur – El Hussein K., un Algérien de 33 ans, en situation régulière – a été interpellé à Nîmes après une brève évasion. Lui et deux autres personnes étaient toujours en garde à vue mardi, a appris l’Agence France-Presse de source proche du dossier.
Le suspect a été filmé par des caméras de surveillance, avec un drapeau palestinien à la ceinture, en train de tenter de mettre le feu à la synagogue peu avant 8h30 samedi, juste avant l’office du shabbat. Cinq personnes, dont le rabbin, se trouvaient à l’intérieur et le suspect a été contraint de fuir en raison de l’intervention rapide de la police. Un seul policier municipal a été blessé, légèrement, par l’explosion d’une bonbonne de gaz stockée près d’un barbecue sur le parking de la synagogue.
« C’est un miracle que nous n’ayons pas eu à déplorer de victimes, du fait de cette volonté de tuer qui était celle du suspect »a souligné mardi soir le président national du Consistoire israélite de France, Elie Korchia. « Lorsqu’une synagogue est attaquée (…)ce sont les valeurs de la République qui sont attaquées »a-t-il ajouté, face aux drapeaux tricolores agités dans le public.
Carole Delga huée lors de son discours
De son côté, le président des instances nationales du CRIF, Yonathan Arfi, a estimé que ce rassemblement doit être « Ce n’est pas seulement un geste de fraternité, mais un moment de réaffirmation républicaine »Les actes antisémites ont fortement augmenté depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre.
La présidente de la communauté juive de La Grande-Motte, Sabine Atlan, a alors lancé un appel : aux forces républicaines pour que nos discours soient sans ambiguïté »tandis que les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nos vies valent plus que l’importance des conflits ».
Mais la présidente de la région Occitanie, la socialiste Carole Delga, a été huée et raillée par une partie de l’auditoire lorsqu’elle a évoqué le camp d’extermination d’Auschwitz et « ce que l’ignominie des régimes fascistes et nazis nés d’idées d’extrême droite peut produire ». « Ceux qui choisissent d’être hués à des fins politiques se déshonorent. »a alors déclaré le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, contre les personnes présentes qui sifflaient Mmoi Délga. « Mes compatriotes juifs de France, c’est votre pays, et dans ce pays, nous vous défendrons. »il a dit, promettant de ne pas « ne laisse rien passer ».