Un membre de l’AfD de nouveau jugé pour avoir utilisé un slogan nazi
L’une des personnalités les plus controversées du parti d’extrême droite allemand AfD, Björn Höcke, s’est prononcé « complètement innocent » Lundi à l’ouverture d’un nouveau procès pour usage présumé d’un slogan nazi qui lui a déjà valu une condamnation.
En mai, le chef d’Alternative pour l’Allemagne en Thuringe, dans l’Est de l’Allemagne, a déjà été condamné à une amende de 13 000 euros après que le tribunal de Halle l’ait reconnu coupable d’avoir utilisé sciemment l’expression « Tout pour l’Allemagne » (« Tout pour l’Allemagne ») lors d’un rassemblement électoral en 2021. Cette phrase, autrefois devise du groupe paramilitaire « Sturmabteilung » (SA), qui a joué un rôle clé dans l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler, est illégal dans l’Allemagne d’aujourd’hui, tout comme le salut nazi et d’autres slogans et symboles de cette époque.
« Je ne suis pas un expert du national-socialisme »
Le tribunal de Halle va maintenant décider si Höcke, 52 ans, considéré comme l’homme fort de l’AfD, est coupable d’avoir à nouveau utilisé la même phrase, cette fois lors d’un rassemblement de l’AfD en Thuringe en décembre 2023. A cette occasion, il a demandé au public « tout pour ? »l’encourageant à répondre « Allemagne »alors même qu’il faisait déjà l’objet de poursuites judiciaires pour l’incident de 2021. L’ancien professeur d’histoire au lycée avait affirmé ignorer le lourd passé du slogan, sans convaincre le tribunal.
Lundi, il a encore plaidé son ignorance. « Je ne suis pas un expert du national-socialisme », il a dit. S’il est reconnu coupable, il encourt une autre amende ou jusqu’à trois ans de prison. La décision pourrait être prise dès mercredi.
« Farce »
Höcke, qui a fait appel de sa condamnation lors du premier procès, conteste le caractère répréhensible de l’expression elle-même. C’est « des mots ordinaires qui ont été utilisés par hasard il y a quelques années par une organisation criminelle »dit-il en se considérant « injustement traité » et convoquer le procès « farce ».
Considéré comme un extrémiste par les services de renseignement allemands, Höcke suscite depuis longtemps la polémique. En janvier 2017, il a décrit le Mémorial de l’Holocauste à Berlin comme « monument de la honte ». Il a également recommandé un « Virage à 180 degrés » dans la culture du souvenir du pays. Son radicalisme n’a cependant pas entamé sa popularité dans son fief de Thuringe, où il aspire à devenir le premier chef d’un gouvernement régional d’extrême droite à l’issue des élections prévues le 1er septembre.
L’AfD, parti anti-islam et anti-immigration né en 2013, est actuellement en tête des sondages dans cette région, mais sans atteindre un score qui lui permettrait de gouverner seule. Et jusqu’à présent, tous les autres partis ont toujours exclu de coopérer avec lui. Malgré une campagne perturbée par plusieurs scandales, l’AfD a obtenu un résultat record de près de 16% aux élections européennes début juin, dépassant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz.