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Un mélo délicat sur le mystère des sentiments

Pièce jointe **

De Carine Tardigue

Film français, 1 h 45

En adaptant Intimité Alice Ferney, réalisatrice Carine Tardieu (Jeunes amoureux)) Attaché au beau personnage de Sandra et en a fait le centre de son film d’explorer tous les liens d’autres liens que ceux qui unissent traditionnellement une famille. Parce que sa voisine du quartier, qu’elle ne connaît pas plus que cela, se retrouve soudainement une veuf avec deux jeunes enfants, cette cinquante quelque chose un peu revisible sera apportée, malgré elle-même, pour partager leur intimité et ressentir des sentiments auxquels elle ne s’y attendait pas nécessairement.

C’est que Sandra (Valeria Bruni -dedeschi) est surtout à propos de sa liberté. Libraire et féministe, elle a une profession de célibat et n’a jamais envisagé d’avoir des enfants. Elle vit entourée de ses livres et goûte le calme de sa solitude quand Elliott (César Botti), 5 ans, arrive par hasard dans sa vie. Avec sa naïveté et sa franchise enfantine, il vient pour bousculer ses belles certitudes. Le point de départ pourrait presque être celui d’une comédie avec ses archétypes quelque peu caricaturés, si la tragédie n’a pas immédiatement éclaté dans leur vie. C’est ce biais dramatique qui est la force du film, debout en permanence au bord des rires et des larmes et en prenant des directions à contrecarrer les attentes à chaque fois.

Une femme secouée dans ses certifications

Nous ne révélerons rien qui n’est pas déjà révélé dans la bande-annonce s’il est dit que la voisine de Sandra lui dit un fils d’urgence un matin, partant pour la maternité pour donner naissance à son deuxième enfant et ne reviendra pas, victime de assez rares complications. Elle récupère ensuite le veuf en deuil, Alex (Pio Marmaï), et le nourrisson, Lucille, dont l’instinct animal appelle l’attention des adultes bouleversés. Face à tant de détresse, ce voisin jusqu’ici distant ne peut ressentir que la compassion. Surtout depuis qu’Elliott, confronté à l’absence de sa mère, s’accroche à cette figure féminine qui vit juste de l’autre côté de l’atterrissage.

Ce petit garçon devient alors l’axe central autour duquel le film est articulé. Les portes s’ouvrent et proches du rythme des liens qui sont recomposés entre les personnages. À partir de ce moment, le film suit deux lignes narratives. D’une part, Sandra qui se retrouve secouée dans ses convictions en tant que femme moderne et indépendante par l’attachement qu’elle développe progressivement pour chaque membre de cette famille. Mais à quelle distance peut-il avoir l’affection à ces enfants et à leur père? Quel endroit peut-il occuper dans cette famille en pleine recomposition? Dans ce conflit avec elle-même, toujours au seuil d’un amour qu’elle hésite à donner ou à recevoir, séparé des autres par des portes ou des symboles de fenêtres de cette impossibilité, Valeria Bruni -dedeschi fait des merveilles. Abandonnant le caractère fantaisiste qu’elle avait habitué à nous pour une gravité pendant la retenue, elle n’a jamais été aussi écrasante.

Acteurs à l’emploi

L’autre ligne narrative est celle d’Alex et de sa traversée de deuil émaillé avec des hauts et des bas, des moments de doutes et de fausses certitudes. Quand il se permet finalement de continuer à vivre, il se précipite à la recherche d’un bonheur illusoire. Là aussi, Pio Marmaï, à l’emploi du contre-emploi de ses rôles habituels, respecte la partition composée de méticuleté par Carine Tardieu qui montre à quel point elle est une bonne directrice des acteurs. Chaque rôle, de Vimala Pons, dans l’amour de la substitution, à Raphaël Quenard, un peu père biologique perdu d’Elliott, via Catherine Mouchet et Marie-Christin Barraul, mères avec des registres opposés, est finement composé et interprété.

Le réalisateur, qui est devenu une mère tardive par adoption, décrit avec une grande modestie et subtilité la façon dont « l’attachement » est progressivement construit. Un mot qui est à la fois merveilleux et indéfinissable, et même tellement évocateur de la force d’un sentiment qui n’est pas naturel au début. Rebecca Zlotowski a déjà mentionné ce sujet en 2022 avec Les enfants des autresdans lequel Virginie Efira a lié une relation solide avec la petite fille de son compagnon avant d’être séparée de celle-ci, faute d’une place légitime avec l’enfant. Sandra doit accepter cet attachement qui surgit malgré lui-même.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.

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William Dupuy

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