En décryptant le processus d’activation du médicament « bemnisfosbuvir », une équipe dirigée par des scientifiques du CNRS aurait pu ouvrir la porte à une efficacité accrue de ce type de produit contre le Covid-19.
Cette découverte pourrait conduire à une efficacité accrue d’un médicament contre le SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, mais aussi contre les virus à ARN responsables de maladies comme la grippe ou la dengue.
Une équipe dirigée par des scientifiques du CNRS est parvenue à décrypter le processus d’activation du médicament « bemnifosbuvir », comme l’annonce le Centre national de la recherche scientifique dans un communiqué de presse. Les résultats ont été révélés ce mardi 27 août dans un article publié dans la revue PLOS Biologie.
Initialement développé pour lutter contre l’hépatite C par la société américaine Altea Pharmaceuticals, le bemnifosbuvir est considéré depuis plusieurs années comme une piste prometteuse contre le SARS-CoV-2.
Dans un article précédent publié en février 2022 dans la revue Nature CommunicationsLe laboratoire Architecture et Fonction des Macromolécules Biologiques d’Aix-Marseille Université, dirigé par Bruno Canard, avait ainsi démontré la capacité du bemnisfobuvir à neutraliser le virus. C’est ce même laboratoire qui est à l’origine du décryptage du processus d’activation du médicament.
Administré par voie orale sous forme de comprimé, le bemnifosbuvir est un promédicament, c’est-à-dire qu’il doit être métabolisé par l’organisme avant de devenir actif et doit « subir une série de modifications dans les cellules infectées avant d’obtenir la forme qui lui permettra d’inhiber la multiplication du virus », souligne le CNRS.
Les scientifiques ont révélé que ces modifications dépendent en réalité de cinq enzymes différentes et ont pu décrire leur structure et leurs zones d’interaction avec le bemnifosbuvir.
« Ils ont également identifié le motif chimique du bemnifosbuvir responsable de son efficacité accrue dans les cellules hépatiques », précise le CNRS.
« Cette découverte ouvre ainsi la voie à une possible amélioration de l’efficacité du médicament dans d’autres organes touchés par l’infection », par exemple le poumon dans le cas du Covid-19.
En plus de permettre le développement de versions plus efficaces du médicament contre les virus à ARN, les résultats obtenus par les scientifiques pourraient également permettre de « prédire précisément sur quelles familles de virus le médicament sera actif et avec quels antiviraux il sera complémentaire ».
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