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Un magnifique dragon de jade, fabriqué par la culture néolithique chinoise il y a 6 000 ans, a été découvert


C’est une découverte archéologique fascinante qui a été faite récemment dans la région autonome de Mongolie intérieure (nord de la Chine), où des archéologues ont exhumé le plus grand dragon de jade jamais découvert, issu de la culture Hongshan. Cette révélation, présentée lors d’une conférence de presse le 13 septembre 2024 couverte par l’antenne régionale du China Daily, souligne l’importance, depuis le Néolithique, de travailler le jade, une pierre précieuse appréciée très tôt par les populations des territoires chinois… et depuis longtemps.

Découvertes majeures de la culture Hongshan

De 4700 à 2900 avant J.-C. environ, la culture Hongshan s’est épanouie dans ce qui est aujourd’hui le nord-est de la Chine, dans le bassin de la rivière Liao, notamment dans les régions de Mongolie-Intérieure et de Liaoning. Outre ses vestiges architecturaux (tumuli, structures de pierre), qui ont révélé aux archéologues une organisation sociale complexe et des pratiques rituelles développées, elle est également reconnue pour ses réalisations remarquables dans le domaine de l’art et de l’artisanat. Les artisans de Hongshan étaient particulièrement compétents dans la production de céramiques, ainsi que dans la création d’objets raffinés en jade, tels que des amulettes et des figurines.

En témoignent plus d’une centaine d’objets en jade découverts dans la bannière d’Aohan, près de la ville de Chifeng. Après une étude archéologique de près de quatre mois qui a débuté en avril 2024, des spécialistes de l’Institut des reliques culturelles et de l’archéologie de Mongolie intérieure ont découvert un tumulus de la culture tardive de Hongshan, la plus grande tombe en pierre de la région. Ce site funéraire et sacrificiel est unique : il est l’un des premiers à combiner les styles architecturaux du sud et du nord de l’Empire du Milieu.

Au cours de ces seules fouilles, les experts ont également mis au jour plus d’une centaine de pièces de jade, couvrant presque tous les types d’objets associés à la culture Hongshan. Parmi elles, un dragon mesurant 15,8 centimètres de long, 9,5 centimètres de large et 3 centimètres d’épaisseur, qui se distingue comme le plus grand de son genre jamais découvert. Il a été exhumé dans un contexte rituel, sur un site doté d’une tombe circulaire au nord et d’un autel carré également – ​​qui est d’ailleurs le seul de son type jamais identifié dans la région.

Le dragon de jade (à droite) a été identifié sur un site comprenant une tombe circulaire (à gauche). Mongolie intérieure, Chine. Lian Zhen / XINHUA / Xinhua via AFP

Jade Hongshan : héritage culturel et spirituel

Les objets retrouvés comprennent également des éléments similaires aux ornements de couronnes en jade de la culture néolithique de Lingjiatan. Cependant, les statuettes de cette dernière, évoluant dans la région chinoise de l’Anhui (partie orientale du pays) de 3500 à 3300 av. J.-C., adoptent les styles de la culture Hongshan. « Cette découverte comble une lacune importante dans l’étude archéologique des artefacts en jade de la culture Hongshan en Mongolie intérieure. »note le China Daily.

Il faut dire que par leur dévotion au jade et leurs représentations d’animaux fantastiques, les Hongshan marquent le début d’une époque qui considérait le métamorphisme comme fondamental. Autrement dit, considérant la création de sculptures transformant des éléments naturels (comme le jade brut) en objets hautement symboliques, cette capacité à passer d’un état à un autre, comme une composante essentielle de la vision religieuse.

Les figures dominantes étaient alors « oiseaux, ornement de sabot de cheval, disques avec des images de nuages, de poissons, de cigales et de tortues »décrit Joshua J. Mark, directeur du contenu de la World History Encyclopedia. Le plus célèbre est certainement le « dragon-cochon », parfois considéré comme la première représentation du célèbre dragon chinois. Dans les premiers écrits chinois, le caractère pour « dragon » a une forme en spirale, similaire à celle des amulettes en forme de reptile apparues sous la dynastie Shang (1700-1025 av. J.-C.).

Ce qui est plus sûr, c’est qu’à partir de la culture Hongshan, les artisans de la culture Liangzhu (3300-2000 av. J.-C.), dernière culture néolithique du jade dans le delta du Yangzi (sud-est de la Chine), ont élargi la variété des sujets, avec « le chien, le cochon et les fameux cylindres partir et disques bidont la signification et l’importance continuent à être débattues aujourd’hui »ajoute Joshua J. Mark. A cette époque, le jade atteint son apogée artistique. Plus qu’un matériau rare, il devient un symbole social, réservé à l’élite. Un symbolisme qui s’est perpétué tout au long de l’histoire chinoise ; la pierre est restée liée aux rituels et aux croyances impériales.

La formation et le développement de la culture Hongshan, ainsi que son influence ultérieure, sont donc des éléments cruciaux dans l’étude des origines de la civilisation chinoise. Les découvertes récentes fournissent des indices essentiels sur l’évolution des croyances spirituelles et des pratiques culturelles dans la région – et au-delà. Outre les vestiges présentés, le site d’Aohan contenait également des sépultures et leurs restes humains, plusieurs foyers, ainsi que des fosses où des objets et des poteries peintes ont été retrouvés, entre autres.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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