« Un lien unique les unissait », a rendu hommage le ministre à Sébastien Mabire et Matthis Laurens

La base aérienne de Mont-de-Marsan (BA 118) n’a jamais été aussi silencieuse. Sur le tarmac, aucun avion prêt à conquérir le ciel, pas un seul soldat occupé à ses tâches. Toutes les roues, et les jambes, de la BA 118 sont figées, piquées comme des I. Les regards se perdent dans le vide, mêlant tristesse –

La base aérienne de Mont-de-Marsan (BA 118) n’a jamais été aussi calme. Sur le tarmac, pas un avion prêt à conquérir le ciel, pas un seul soldat occupé à ses tâches. Toutes les roues, et les jambes, de la BA 118 sont figées, piquées comme des I. Les regards se perdent dans le vide, mêlant chagrin – impossible à cacher pour certains – et éternel respect. Les familles des deux militaires, élus des Landes, de la Haute-Marne et de la Lorraine, sont réunies pour la cérémonie des honneurs funèbres. Le ministre des Armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, frôle les troupes avant de rejoindre le promontoire pour rendre hommage au capitaine Sébastien Mabire, 36 ans, et au lieutenant Matthis Laurens, 29 ans.

« Un lien unique les unissait (…), une fraternité indéfectible », a déclaré le ministre à propos des relations entre les deux pilotes de Rafale, un instructeur et son élève, qui ont perdu la vie mercredi 14 août. Lors d’un exercice d’entraînement pour répéter des manœuvres de combat et de ravitaillement dans une zone boisée de Lorraine, deux appareils sont entrés en collision, le troisième pilote impliqué a pu s’éjecter à temps.

Décoré et promu à titre posthume

Ce drame a endeuillé toute la BA 118 de Mont-de-Marsan. Le capitaine Sébastien Mabire avait été affecté de 2012 à l’été 2022 au régiment de chasse 2/30 Normandie-Niémen, dans les hangars montois. Le lieutenant Matthis Laurens faisait partie du même escadron depuis novembre 2023 et aurait dû rejoindre la base militaire dans quelques semaines.

« Il n’y a pas de vol normal, pas de pilotes normaux. (…) La chasse est un métier exigeant, que ce soit en mission ou en formation », rappelle Sébastien Lecornu. Deux hommes, originaires de la Manche et du Finistère, qui ont fait « le plus beau cadeau qu’un Français puisse faire à son pays ». Ils ont été décorés de l’Ordre national du Mérite à titre posthume et promus respectivement au grade de commandeur et de capitaine.

Alors que les rangs se rompaient et que les cercueils étaient retirés, l’émotion des anciens camarades ne pouvait être contenue. Ils pleuraient « un instructeur exemplaire et un aviateur exceptionnel » qui retrouvait « l’immensité du ciel qui les avait tant fait rêver ».