Les autorités allemandes ont annoncé ce dimanche 20 octobre qu’un Libyen, soupçonné d’un projet d’attentat contre l’ambassade israélienne à Berlin, sera présenté à un juge dans la journée.
Les autorités allemandes ont annoncé avoir déjoué un projet d’attentat contre l’ambassade israélienne à Berlin, dont le suspect, un Libyen soupçonné de liens avec l’organisation Daesh, sera présenté ce dimanche 20 octobre à un juge.
Le suspect, identifié par la justice comme étant Omar A., est accusé d’avoir planifié un « attentat à fort impact médiatique avec des armes à feu » contre la représentation israélienne dans la capitale allemande, a indiqué dimanche le parquet fédéral dans un communiqué. après avoir annoncé l’arrestation de cet homme samedi soir.
Le Libyen, âgé de 28 ans selon la presse, a été arrêté à son domicile de Bernau, commune voisine de Berlin, lors d’une importante opération policière impliquant les forces spéciales.
« Nos services de sécurité ont frappé à temps pour contrecarrer d’éventuels plans d’attaque contre l’ambassade israélienne à Berlin », a déclaré la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser dans un communiqué.
Omar A. est soupçonné d’être « un partisan de l’idéologie de l’EI », selon le parquet, et a eu « des échanges avec un membre de l’EI sur un service de messagerie instantanée » pour préparer son attentat.
« Menace élevée »
Le ministre de l’Intérieur a souligné dimanche « la forte menace de violences islamistes, antisémites et anti-israéliennes ».
L’ambassadeur d’Israël à Berlin, Ron Prosor, a remercié les autorités allemandes « d’avoir assuré la sécurité de notre ambassade » dans un message posté samedi soir sur le réseau social X.
Depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, les autorités allemandes ont accru leur vigilance face à la menace islamiste et à la résurgence de l’antisémitisme. autant de pays dans le monde.
Début octobre, des attaques ont visé les ambassades israéliennes à Copenhague et Stockholm. Un responsable des services de renseignement suédois (Säpo) avait alors indiqué que l’implication de l’Iran n’était qu’une « hypothèse ».
Début septembre, la police allemande a tué un jeune Autrichien connu pour ses liens avec l’islam radical alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre le consulat général israélien à Munich.
Débat sur l’immigration
Dans le cadre de l’enquête, un deuxième appartement a été perquisitionné samedi dans la région de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), a indiqué le parquet. Selon la presse, il s’agit de celui d’un oncle du suspect chez qui il a voulu se cacher après l’attentat, avant de quitter le territoire allemand.
Le suspect sera présenté dimanche devant un juge de la Cour fédérale de justice de Karlsruhe. L’absence de procédure d’expulsion contre cet homme risque de relancer un débat explosif en Allemagne sur la mise en œuvre des décisions d’éloignement des migrants illégaux.
Le gouvernement d’Olaf Scholz a récemment pris une série de mesures pour renforcer le contrôle de l’immigration, l’un des engagements clés étant l’accélération des expulsions des personnes déboutées du droit d’asile.
Un important pan de mesures en ce sens a été adopté vendredi par les députés allemands, alors que la chancelière est sous pression avec la montée de l’extrême droite en Allemagne, comme ailleurs en Europe.
Plusieurs attentats meurtriers ont choqué l’Allemagne ces derniers mois : fin août, une attaque au couteau commise par un Syrien et revendiquée par l’organisation jihadiste Daesh a fait trois morts et plusieurs blessés lors d’une fête à Solingen (ouest).
En juin, une autre attaque au couteau, attribuée à un Afghan lors d’un rassemblement anti-islam à Mannheim, avait fait un mort, un policier qui était intervenu.
Plus de 3.200 délits à motivation antisémite ont été enregistrés en Allemagne par la police depuis le début de l’année jusqu’au début octobre, soit environ le double de la même période de l’année précédente.