Un juge d’instruction parisien enquête depuis plusieurs mois sur un éventuel enregistrement ethnique de joueurs du Paris Saint-Germain (PSG) dans les années 2010, après avoir reçu une plainte de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), a appris mercredi l’Agence France-Presse (AFP). Le 16 octobre de sources proches du dossier. Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP avoir ouvert une information judiciaire en mai dans cette affaire, qui a déjà fait l’objet d’une première enquête, close en août 2022.
« Le PSG n’a commis aucune discrimination, comme l’a démontré le parquet. Cette dernière a déjà indiqué avoir rendu un classement sans suite dans cette affaire. »a réagi le club, défendu par Me Antoine Maisonneuve.
Fin 2018, un collectif de médias, notamment Médiapart et « Envoyé spécial » en France, a révélé que la cellule de recrutement du club parisien avait évoqué des critères ethniques entre 2013 et 2018 dans ses fiches d’évaluation des jeunes joueurs, classés comme » Français « , « Maghreb », « Antillais », « Africain ».
Le PSG s’est d’abord défendu en expliquant que la cotation était le résultat d’un « initiative personnelle du manager » de la « cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Ile-de-France »dirigé à l’époque par Marc Westerloppe, parti début 2018 au Stade rennais. Mais, vite, le quotidien L’équipe avait produit un document selon lequel des critères ethniques figuraient également dans les dossiers de l’unité d’Ile-de-France.
La LFP bien en 2019
Dans la foulée de ces révélations, le PSG a lancé une enquête interne qui a conclu à l’absence de « aucun cas avéré de discrimination »malgré l’existence d’un listing ethnique, et a annoncé «des mesures visant à renforcer les pratiques éthiques» en son sein.
Après ces révélations, le club a été condamné à une amende de 100 000 euros en janvier 2019 par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel. Plusieurs responsables du club ont également été condamnés à des amendes avec sursis.
Au pénal, la LDH avait porté plainte contre X pour discrimination et collecte et traitement de données personnelles révélant l’origine raciale ou ethnique.
L’enquête pénale a été close en août 2022 pour « infraction insuffisamment caractérisée »mais la LDH a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile début 2023. « Nous sommes très satisfaits que cette procédure ait été ouverte, malgré le non-lieu par une section du parquet de Paris »a commenté M.e Arié Alimi, avocat de la LDH contacté par l’AFP. « Les motivations interrogent sur le positionnement de cette section, chargée en théorie de lutter contre les discriminations et les discours de haine »il a ajouté.