Un juge de la Cour suprême soupçonné de partialité envers Donald Trump
Aux Etats-Unis, la Cour suprême est une nouvelle fois sous le feu des critiques, notamment d’un de ses membres, le très conservateur Samuel Alito. Jeudi, le New York Times révélait que le magistrat avait, en janvier 2021, hissé un drapeau américain à l’envers dans le jardin de sa maison, dans la banlieue de Washington. Cette action, considérée comme un « symbole trumpiste », a eu lieu précisément le jour de l’entrée en fonction de Joe Biden.
Pour de nombreux observateurs, ce geste remet en outre en question la partialité de la plus haute institution des Etats-Unis. C’est particulièrement grave car la Cour suprême a de nombreuses affaires pendantes. Elle doit notamment se prononcer sur l’immunité pénale invoquée par Donald Trump dans la procédure fédérale dirigée contre lui pour tentative d’annuler illégalement les résultats de l’élection présidentielle de 2020.
Samuel Alito rejette toute implication
Dans un mail adressé au quotidien new-yorkais, le magistrat a assuré qu’il n’était pas à l’origine de cette action. Il affirme ainsi n’avoir « été en aucune façon impliqué dans le hissage du drapeau » à son domicile, évoquant une « brève » initiative de son épouse en réaction à un « affichage injurieux dans le jardin d’un voisin ».
Malgré ses dénégations, plusieurs élus démocrates ont appelé vendredi le magistrat à se récuser de toute affaire liée à l’élection de 2020 ou à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Le sénateur démocrate Dick Durbin, chef de la commission judiciaire, a indiqué que cela Le drapeau à l’envers « créait une apparence de parti pris ». « La Cour se trouve dans une crise éthique dont elle est seule responsable et le juge Samuel Alito et ses collègues devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour regagner la confiance du public », a-t-il déclaré.
Agé de 74 ans, le juge Samuel Alito est considéré comme le plus à droite des neuf membres de la Cour suprême. En 2022, il s’est fait connaître des Américains après avoir rédigé la décision supprimant la protection fédérale du droit à l’avortement.