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Un jour pour l’écologie et 364 pour le profit

Un jour pour l’écologie et 364 pour le profit

Ce mercredi 5 juin est la « Journée mondiale de l’environnement ». Cela permet surtout de communiquer sur l’aggravation du changement climatique. Elle fait suite à d’autres journées ciblées dont celle de la forêt le 21 mars, celle de l’eau le lendemain, celles des abeilles le 20 mai et celle de la biodiversité le 22 mai. Suivra celle des océans le 8 juin. la fin de l’année, chaque jour qui passe donne la priorité à la course au profit des capitalistes.

A l’approche de cette Journée Mondiale de l’Environnement, l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) « World Vision France », dont la mission principale est d’aider les enfants les plus vulnérables, a publié une note. Elle « met en garde contre les conséquences du changement climatique qui impactent les populations concernées et les enferment encore davantage dans le cercle vicieux de l’extrême pauvreté. Plus de 56 millions de personnes ont souffert de la faim en raison des événements météorologiques extrêmes en 2022. » La note rappelle que « 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée », tandis que « les inondations liées aux débordements des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d’enfants dans les 30 prochaines années ».

World Vision France note que dans la Corne de l’Afrique, des pluies torrentielles sont apparues après trois années de sécheresse en novembre 2023 provoquant « des crues soudaines et le déplacement de plus de 4 millions de personnes ». Ces crues soudaines provoquées par El Nino ont tué du bétail et perturbé les cultures. 50 millions de personnes dans la région souffrent d’insécurité alimentaire et sont confrontées à une augmentation des cas de choléra, de paludisme et de dengue.

Quatre risques majeurs nous menacent en France

Depuis, de grands pays comme le Brésil, l’Inde ou l’Australie ont également connu des inondations dévastatrices dans certaines parties de leur territoire. En France aussi, des pluies intenses ont touché plusieurs régions depuis le début de cette année et provoqué des dégâts dont l’empreinte carbone sera très élevée du fait des réparations. Et ce n’est probablement qu’un début. Concernant notre pays, l’ONG World Vision France résume la situation en ces termes :

« En France, avril 2024 était le 27ème mois consécutif avec des températures supérieures aux normales saisonnières, une situation très préoccupante qui comporte 4 risques majeurs : des canicules de plus en plus chaudes, longues et fréquentes, des pénuries d’eau, une baisse des rendements agricoles. Avec 5 800 km de littoral répartis sur le territoire français, 90 000 Français vivent actuellement dans des zones à risque, et ce chiffre pourrait atteindre 1,7 million d’ici la fin du siècle.

On parle souvent du rôle que la forêt peut et doit jouer dans le stockage du carbone par les arbres, alors que le bois intégré à la construction des bâtiments joue également un rôle positif dans ce domaine. Mais on constate aussi que les forêts meurent avec un taux de mortalité des arbres en forte augmentation, dû à de longues périodes de sécheresse, auxquelles s’ajoutent les destructions imputables aux incendies. Dans la synthèse d’une étude publiée en mai par plusieurs organismes dont l’ADEME, il est indiqué que l’utilisation du bois dans la construction pourrait augmenter de 33 % entre 2019 et 2050. L’utilisation du bois augmenterait de 29 % dans l’ameublement, d’ici 18 % dans l’emballage et de 13 % dans la production d’énergie alors qu’elle diminuerait de -5 % dans la pâte à papier.

L’agroforesterie, une solution sous-estimée en Europe

Reste à savoir où seront puisées ces ressources et comment les forêts françaises seront renouvelées. Nous savons déjà que nous devrions planter plus de feuillus et moins de résineux. Mais on parle trop peu de l’agroforesterie en France et en Europe. Cette pratique consiste à planter des rangées d’arbres sur des terres agricoles à raison d’une cinquantaine de troncs par hectare. C’est le moyen le plus sûr de maintenir les arbres en vie en raison de la faible densité de plantation. Ces plantations ne sont pas susceptibles de réduire les rendements agricoles lorsqu’il s’agit de produire des céréales, des légumes ou de l’herbe. Dans l’Europe des 27, consacrer une part croissante du budget agricole à l’agroforesterie serait une décision pertinente dans l’intérêt des générations futures.

Mais la Commission présidée par Ursula Von der Leyen, avec le Français Thierry Breton en charge du marché intérieur, néglige cette solution et passe le plus clair de son temps à négocier des accords de libre-échange avec des pays tiers. Le 20 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de l’abeille, on apprenait que 46 % du miel importé de pays tiers et mis sur le marché européen est suspecté d’être frelaté. C’est aussi pourquoi le moment est venu de « reprendre la main en France et en Europe », comme l’affirme Léon Deffontaines dans le cadre de la campagne pour l’élection des députés européens le 9 juin. Il s’agit à la fois de retrouver et de préserver notre souveraineté alimentaire tout en établir une économie moins émettrice de CO2.

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