L’influenceur Jeremstar affirmait avoir été approché par un parti politique pour influencer le vote de ses abonnés en échange d’une rémunération.
« J’ai été approché à plusieurs reprises par des partis politiques qui m’ont proposé une petite rémunération pour que je puisse parler de leurs idées, de leur programme »a révélé le 20 juin l’influenceur Jeremstar, de son vrai nom Jérémy Gisclon, dans le cadre des élections législatives des 30 et 7 juin.
Dans sa vidéo publiée sur son compte TikTok, ce trentenaire aux 2,4 millions d’abonnés sur Instagram, connu notamment sur la toile pour ses interviews de candidats de télé-réalité, n’a pas souhaité dévoiler le nom du parti en question.
Selon lui, l’offre consistait à recevoir « 15 000 euros » pour trois histoires et un post « où je prenais une photo et filmais dans l’isoloir ce que je mettais dans l’enveloppe pour inciter ma communauté à voter pareil ». Jeremstar a déclaré avoir refusé cette proposition. « Je ne veux pas forcément inciter les gens à voter pour telle ou telle personne »a déclaré l’influenceur. « Le vote est libre, je n’ai absolument aucun ordre ni conseil à donner. »
Une pratique illégale
Cette promotion contre rémunération est en effet interdite par la loi. « Durant les six mois précédant le premier jour du mois d’une élection et jusqu’à la date du tour de scrutin au cours duquel elle est acquise, l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par voie de presse ou par tout les moyens de communication audiovisuels sont interdits », indique ainsi l’article L52-1 du Code électoral. Or, une telle transaction économique entre un parti politique et un influenceur constitue une collaboration commerciale. En clair, un parti politique n’a donc pas le droit de rémunérer un influenceur pour en faire la promotion lors d’une campagne électorale. Mais « ce texte mériterait d’être retravaillé pour cibler plus spécifiquement les moyens de communication numérique » et donc le cas spécifique des influenceurs, ajoute cependant l’avocat spécialisé en droit de l’influence Raphaël Molina.
Quant aux sanctions que peuvent encourir les partis politiques, elles sont régies par l’article L118-3 du même code électoral, soutient encore l’avocat. Le juge des élections « prononce (…) l’inéligibilité du candidat dont le compte de campagne a été à juste titre rejeté en cas d’intention de commettre une fraude ou de manquement particulièrement grave aux règles relatives au financement des campagnes électorales », prévoit l’article en question. Cette inéligibilité, prononcée pour une peine maximale de trois ans et peut également être couplée à une annulation de l’élection.
« Non, La France insoumise ne l’a pas contacté »
Si aucun parti n’a été cité par l’influenceur, de nombreux internautes ont pointé du doigt La France insoumise, quelques jours après la publication d’une vidéo de l’influenceuse Maeva Ghennam qui affirmait avoir été contactée par « le cabinet de Jean-Luc Mélenchon » pour entrer en politique.
Le parti a nié être à l’origine de ces deux propositions. « Non, La France insoumise ne l’a pas contacté. Nous ne payons personne pour appeler et voter pour nous. Allez plutôt chercher les macronistes ou les fascistes., a affirmé Bastien Parisot, responsable des campagnes numériques chez LFI, à propos de la vidéo publiée par Jeremstar. Contacté par Le Figarol’influenceur n’a pas répondu aux demandes. « Sachez que je ne révélerai PAS la fête en question »a-t-il finalement commenté dans une publication postée sur son compte Instagram.