Un inconnu décapite le buste de Staline à coups de masse près de Moscou
La police locale a déclaré que le suspect était en fuite et recherché par les forces de l’ordre.
Un inconnu a décapité un buste du dictateur soviétique Joseph Staline dans un parc près de Moscou à coups de masse, ont rapporté dimanche les médias russes et des sources policières. « Samedi, dans un parc de Zvenigorod (une ville à quarante kilomètres à l’ouest de la capitale russe, ndlr), un homme dans un état anormal a coupé la tête d’un buste de Staline à coups de masse »a déclaré une source policière anonyme à l’agence de presse Ria Novosti.
Le service de presse de la police de la région de Moscou a déclaré à Ria Novosti que le suspect était en fuite et recherché par les forces de l’ordre. Une chaîne Telegram diffusant l’actualité locale a publié une vidéo montrant le présumé agresseur s’approchant d’un monument avec un objet contondant et le frappant violemment. On peut entendre des rires et des cris en russe dans la vidéo, bien qu’ils ne soient pas clairement compris.
Un buste de Lénine aurait également été arraché.
Le média Ostorozhno Novosti a publié une photo d’un buste de Staline avec sa tête posée sur ses épaules. Le suspect aurait également brisé un buste de Lénine, lui arrachant le menton, dans le même parc, selon une autre photo fournie par la source.
Selon les médias, le monument à Staline a été installé par un groupe d’activistes à l’été 2023 sans le consentement des autorités locales, qui ne l’ont pas retiré, malgré les protestations des habitants contre sa présence.
Omission des excès du stalinisme
En Russie, la présentation du dictateur soviétique, responsable de répressions gigantesques ayant causé des millions de morts, est ambivalente. Si le président russe Vladimir Poutine condamne de temps à autre les excès du stalinisme, la ligne politique suivie aujourd’hui par le Kremlin consiste généralement à les omettre.
Dans le même temps, le gouvernement glorifie à cor et à cri la puissance géopolitique et militaire de l’URSS dans un discours destiné à galvaniser la population, notamment depuis l’attaque contre l’Ukraine. Les victimes de la répression politique sont réduites au strict minimum dans les manuels d’histoire, où Staline est avant tout présenté comme le héros qui a permis la victoire de l’Union soviétique contre Hitler.
Ceux qui dénoncent cette approche tombent dans le collimateur des autorités. Memorial, la grande ONG qui documente à la fois la répression soviétique et celle du régime actuel, a été interdite fin 2021.