un imam nigérien assigné à résidence et menacé d'expulsion
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un imam nigérien assigné à résidence et menacé d’expulsion

un imam nigérien assigné à résidence et menacé d’expulsion

L’imam de la mosquée de Pessac, dans la métropole bordelaise, est accusé par l’État de « soutenir et diffuser » des théories « encourageant ou incitant » au terrorisme.

Il est invité à rester chez lui en attendant son retour au Niger. L’imam de la mosquée de Pessac (Gironde), près de Bordeaux, a contesté ce jeudi son assignation à résidence, intervenue sur fond de procédure d’expulsion, les autorités l’accusant de publications sur les réseaux sociaux qui feraient l’apologie du terrorisme. Une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) lui a été notifiée la semaine dernière avant le passage de la flamme olympique en Gironde. Elle lui interdit pendant trois mois de quitter la commune de Pessac, sauf dérogation, et lui impose de se présenter quotidiennement au commissariat.

Début mai, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dévoilé un « stratégie d’entrave » contre la «Mouvement islamiste et djihadiste» avant et pendant les Jeux Olympiques, y compris de telles mesures pour les personnes « reconnu coupable d’actes de terrorisme ou hautement radicalisé ». Ce jeudi devant le tribunal administratif, où l’imam Abdourahmane Ridouane a contesté cette mesure, le représentant du ministère a assuré que son comportement constituait « une menace particulièrement grave » pour la sécurité et l’ordre public, « soutenir ou diffuser » thèses « encourageant ou incitant » au terrorisme.

« Une forme d’acharnement » selon son avocat

En cause : des publications sur les réseaux sociaux ayant déjà conduit à une fermeture administrative de la mosquée de Pessac en 2022, une décision annulée par le tribunal administratif de Bordeaux puis le Conseil d’Etat. Les autorités l’accusent également d’avoir présenté l’organisation terroriste Hamas « comme un mouvement de résistance » et remettent en cause un dessin relayé sur Facebook, quatre jours après l’attaque de l’organisation palestinienne contre Israël le 7 octobre.

Ce dessin représentait un soldat ukrainien armé face à un char russe, avec le sous-titre « auto défense » ; et un Palestinien face à un char israélien, avec le sous-titre « terrorisme ». Pour l’avocat de l’imam, Maître Sefen Guez Guez, cette procédure n’est qu’un « répéter » de celui qui avait ciblé sans succès la mosquée, et porterait atteinte aux libertés fondamentales de son client. Ce jeudi, il a dénoncé un dossier « vide »reprochant à Gérald Darmanin « une forme d’acharnement » vers Abdourahmane Ridouane.

Selon cet avocat, l’assignation à résidence vise uniquement à pouvoir « venez le chercher chez vous » si la procédure d’expulsion réussit. « Les JO ont un bon dos », a dénoncé Maître Guez Guez, soulignant que son client, contrairement à d’autres personnes ciblées par Micas, n’avait pas encore de casier judiciaire. La décision a été réservée.

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