un Hongrois perd son combat devant la CEDH
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) n’a pas donné raison, jeudi 13 juin, à un Hongrois atteint de la maladie de Charcot qui souhaitait bénéficier d’une aide médicale, interdite dans son pays.
La Cour, qui siège à Strasbourg (France), a jugé dans un arrêt que le cadre juridique hongrois, qui interdit d’aider une personne à mettre fin à ses jours (y compris en se rendant dans un pays où le suicide assisté ou l’euthanasie est légal) ne viole pas la Convention. sur les droits de l’homme.
La Cour a néanmoins souligné que la Convention doit être interprétée et appliquée « à la lumière de notre époque » et qu’il convient donc de continuer à examiner cette question en tenant compte des évolutions des sociétés européennes et des normes internationales en matière d’éthique médicale. La CEDH a précisé que « des soins palliatifs de haute qualité, y compris l’accès à une gestion efficace de la douleur, sont essentiels pour garantir une fin de vie digne ».
Paralysie progressive puis mort
Le requérant, Daniel Karsai, 46 ans, souffre depuis juillet 2021 de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Cette maladie neurodégénérative incurable, dont souffrait le célèbre astrophysicien Stephen Hawking, entraîne une paralysie progressive puis la mort. Avocat de profession, Daniel Karsai a présenté sa cause lors de l’audience de novembre 2023, malgré un discours affecté par la maladie.
Incapable de marcher, de manger ou de prendre soin de lui-même sans aide, il a déclaré qu’il s’attendait à devenir complètement paralysé. « Je serai enfermé dans mon propre corps tout en étant pleinement conscient », avait décrit l’avocat, souhaitant recourir à l’aide médicale à mourir. Compte tenu de la nature de l’affaire, la CEDH lui a accordé un traitement prioritaire.
Cinq pays de l’UE autorisent l’euthanasie active
Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne et le Portugal autorisent l’euthanasie active. En France, la loi n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté. Changer cette loi était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron et devait constituer une réforme sociétale majeure de son deuxième quinquennat.
Mais le projet de loi créant l’aide à mourir, dont l’examen devait s’achever dans l’hémicycle le 14 juin pour une adoption solennelle le 18 juin, est au point mort depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.