L’incident s’est produit jeudi soir, au lendemain du lancement des festivités, dans une gare routière spécialement aménagée pour les festivités qui accueillent chaque année des centaines de milliers de personnes à Bayonne.
Une victime « dans un état très grave » et un récidiviste, mis en examen pour tentative d’homicide : les Fêtes de Bayonne, entachées en 2023 par le meurtre d’une habitante, sont à nouveau confrontées à la violence. « Malgré l’intervention chirurgicale pratiquée hier (vendredi, NDLR), l’état de la victime reste à cette heure très grave, avec un pronostic vital très engagé », a déclaré Jérôme Bourrier, procureur de la République de Bayonne, lors d’une conférence de presse samedi.
L’incident s’est produit jeudi soir, au lendemain du lancement des festivités, dans une gare routière spécialement aménagée pour les festivités qui accueillent chaque année des centaines de milliers de personnes.
Les versions sur l’origine de l’altercation entre les deux hommes divergent. La victime, un fêtard de 58 ans, ivre (1,87 g d’alcool par litre de sang), aurait insulté le mis en cause, un Français de 39 ans originaire de Guadeloupe, qui aurait tenu des propos racistes, ce que nie le compagnon de la victime, a précisé le procureur.
La pression monte malgré les tentatives de calmer le chauffeur et le régulateur de la compagnie de transport. Les deux hommes se retrouvent à l’extérieur du bus et l’accusé se précipite sur le quinquagénaire en criant « Je suis un champion de boxe », poursuit Me Bourrier. Après deux « violents coups au visage », la victime tombe au sol.
« Malgré tous les efforts déployés » par les médecins, son état « reste extrêmement grave » à ce stade : l’homme souffre d’un « traumatisme crânien grave avec hémorragie cérébrale engageant le pronostic vital, associé à une fracture maxillo-faciale », a expliqué le procureur.
Condamné 16 fois par le tribunal correctionnel
Arrêté le lendemain de l’agression, l’accusé, qui travaille dans une entreprise de nettoyage, a fourni des éléments « pas entièrement compatibles avec la vidéosurveillance », a relevé le magistrat.
« Il semble dire qu’à la suite des insultes, il a voulu avant tout se protéger, alors que l’image montre clairement que la victime n’a, à aucun moment, tenté de frapper », a-t-il souligné. Selon le parquet, l’accusé a un « profil clairement violent, avec un long casier judiciaire ».
Sorti de prison en avril, il a été condamné à 16 reprises par le tribunal correctionnel, dont 12 pour violences aggravées. Son casier judiciaire comprend une peine de cinq ans de prison pour violences ayant entraîné une infirmité permanente et une autre de trois ans pour violences conjugales.
Cet homme devait être présenté au juge des libertés et de la détention samedi après-midi, le procureur ayant requis son placement en détention provisoire « au vu de la gravité des faits et de ses antécédents ».
La Ville de Bayonne a « condamné avec la plus grande fermeté un tel drame », tout en réaffirmant « sa volonté et son engagement pour des célébrations pacifiques et respectueuses ».
Le spectre de 2023
L’édition 2023 des festivités de la ville a été entachée par l’agression mortelle d’un habitant du centre-ville.
Patrice Laniès, 46 ans, a été roué de coups après avoir tenu des propos contre un groupe de jeunes fêtards surpris en train d’uriner devant sa porte. Il est décédé neuf jours plus tard à l’hôpital des suites d’un traumatisme crânien.
Dans cette affaire, six hommes et une femme, âgés de 22 à 34 ans, ont été accusés » meurtre suivi d’une non-dénonciation du crime » et placé sous contrôle judiciaire.
En 2023, ces festivals, considérés comme l’un des plus grands rassemblements populaires d’Europe, ont enregistré une fréquentation record avec environ 1,3 million de festivaliers.
Les rues de la ville basque sont remplies d’animations, de musique et de comptoirs de bars en plein air, où se rassemblent des centaines de milliers de participants, » faire la fête » qui portent tous des tenues blanches et rouges.