Un homme armé d'un couteau abattu par la police à Bordeaux : ce que l'on sait
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Un homme armé d’un couteau abattu par la police à Bordeaux : ce que l’on sait

Un homme armé d’un couteau abattu par la police à Bordeaux : ce que l’on sait

1. Vol d’un couteau à longue lame dans une épicerie

Tout a commencé par le vol d’un couteau dans une épicerie fine de la rue d’Ornano, à proximité des boulevards, en fin d’après-midi. A 19h04, la gérante a alerté les forces de l’ordre, « à la suite du vol d’un couteau à longue lame dans sa boutique par un individu revenu rôder devant le magasin quelques minutes après le vol », a indiqué la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, dans un communiqué.

Des policiers ont été dépêchés sur les lieux et ont commencé à rechercher le suspect. D’abord en vain, mais à 19h25, il a été repéré par quatre agents de la brigade anticriminalité (BAC). Lorsqu’il les a vus, il s’est retourné. La suite des événements s’est déroulée avenue du Parc de Lescure, à une centaine de mètres de l’épicerie.

2. Un tir de flash-ball et trois coups de feu

Les policiers sont sortis de leur véhicule et se sont approchés du suspect pour le contrôler. Mais l’homme « a alors exhibé le couteau volé, le brandissant de manière menaçante et a tenté de prendre la fuite. Malgré les ordres répétés des policiers, qui l’ont suivi et encerclé, l’homme a refusé de lâcher son couteau et s’est régulièrement tourné vers les agents de la BAC pour leur faire face et tenter de les agresser », a poursuivi le procureur.

L’individu avance vers un agent, « le couteau levé avec l’intention de le frapper ». Un premier policier utilise, une fois, un lanceur de balle de défense. Touché à l’épaule, l’homme ne s’arrête pas et continue d’avancer vers l’équipage « dans une attitude menaçante ». Un deuxième policier « utilise alors son arme administrative à trois reprises. Touché par les tirs, l’assaillant tombe au sol et lâche le couteau », indique le parquet.

Malgré plusieurs tentatives, l’homme n’a pas pu être réanimé et a été déclaré mort à 19h50.

3. Troubles psychiatriques

L’homme a été rapidement identifié. Âgé de 44 ans et domicilié à Bruges, dans l’agglomération bordelaise, Mathieu D. était « en fugue du centre hospitalier Charles Perrens où il était hospitalisé », explique le parquet.

Le coroner envoyé sur les lieux a constaté « la présence de quatre impacts sur le corps du défunt ».

4. Deux enquêtes ouvertes

Deux enquêtes sont désormais ouvertes dans cette affaire. La première pour vols, menaces avec arme et tentative d’homicide sur personne ayant autorité, a été confiée par le procureur de la République à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS). La seconde, « relative à l’usage d’armes par les deux policiers », visant des faits d’« homicide volontaire et violences avec arme par personne ayant autorité » a été confiée à l’IGPN.

Les trois policiers ont été entendus vendredi soir. « Les tests de dépistage de drogue et d’alcool du policier qui a fait usage de son arme de service se sont révélés négatifs », a précisé le procureur.

« Des déclarations des policiers et de l’analyse des vidéos saisies dans des commerces proches des faits, il ressort d’ores et déjà que : l’homme reste insensible aux injonctions des policiers ; il continue d’avancer vers eux malgré un premier tir de flash-ball dans sa direction ; il a une attitude menaçante et déterminée tout au long de sa progression vers les policiers ; il entre en contact avec eux et coince l’auteur des tirs mortels contre un véhicule stationné au bord de la route ; au moment où le policier fait usage de son arme, l’individu se trouve à quelques centimètres de ce dernier », a ajouté le magistrat.

Les investigations se poursuivent. Notamment les auditions des proches du défunt. Une autopsie du corps sera pratiquée lundi 12 août à l’Institut de médecine légale de Bordeaux.

Barrière d’Ornano, ce samedi 10 août au matin, il n’y avait plus aucune trace des événements survenus la veille. Dans l’épicerie où le quadragénaire a commencé son parcours, les clients font leurs courses, comme d’habitude. Contactée par « Sud Ouest », la gérante n’a pas souhaité faire de commentaire. « Une procédure est en cours », soupire-t-elle.

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