Un haut responsable de l’état-major russe a été arrêté pour corruption, ont rapporté jeudi les médias russes, alors que les arrestations de généraux se multiplient en Russie suite au changement de ministre de la Défense. Le chef d’état-major adjoint chargé des communications, le général Vadim Chamarine a été placé mercredi en détention provisoire pour deux mois par un tribunal militaire, rapportent les médias russes. Il est accusé d’avoir « a accepté un pot-de-vin particulièrement important » dans ce secteur de la défense miné par des scandales de corruption depuis de nombreuses années. Il risque jusqu’à 15 ans de prison s’il est reconnu coupable.
Les échelons supérieurs de l’armée russe
Depuis fin avril, au moins deux hauts responsables de l’armée russe, Timur Ivanov et Yuri Kuznetsov, ont été arrêtés pour corruption et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a lui-même été remplacé par un économiste, Andreï Beloussov. La mission de cette dernière est de« optimiser »Selon le président Vladimir Poutine, les dépenses des forces armées russes et de l’industrie de défense, qui tourne à pleine capacité. Le général russe Ivan Popov, ancien commandant de la 58e armée combattant en Ukraine, a également été arrêté mardi pour « fraude ». Il a été limogé l’été dernier après avoir, selon lui, alerté sur des difficultés sur le front en Ukraine.
La corruption au sein des hautes sphères de l’armée russe était l’une des critiques bruyamment formulées par le patron du groupe paramilitaire Wagner, Eugène Prigojine, à l’origine d’une rébellion avortée en juin 2023 et décédé deux mois plus tard dans un accident d’avion qui a eu lieu dans des circonstances qui sont toujours restées opaques. Choïgou, proche de Vladimir Poutine, semble avoir échappé à l’épuration en cours dans l’armée, le président russe l’ayant nommé secrétaire du Conseil de sécurité.
Le Kremlin a nié « campagne » des purges visant les responsables de l’armée sont en cours. « La lutte contre la corruption est un travail continu, ce n’est pas une campagne » purges, a assuré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Cela fait partie de l’action de nos forces de l’ordre »il a ajouté, assurant que« il ne s’agit en aucun cas d’une campagne organisée ».