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un grand jubilé à Paray-le-Monial

Le sanctuaire de Paray-le-Monial s’apprête à vivre trois jours de célébrations pour la fête du Sacré-Cœur, en pleine période jubilaire (du 27 décembre 2023 au 27 juin 2025). Il y a 350 ans en effet, le Christ apparut à Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), religieuse de la Visitation de Paray-le-Monial, pour lui demander d’instaurer une fête du Sacré-Cœur. Entre décembre 1673 et juin 1675, il lui délivre un message dont les trois points majeurs sont l’expression de son amour pour les hommes : « Mon divin Cœur est tellement passionné d’amour »une plainte pour avoir été payé en échange uniquement par « ingratitude et indifférence, froideur et rejet » et une demande de retour « l’amour pour l’amour ».

Une spiritualité d’amour

Le sanctuaire célèbre ce jubilé du 6 au 9 juin, et lance à cette occasion une campagne pour promouvoir la consécration des individus ou des familles au Sacré-Cœur de Jésus : « Se consacrer à Jésus : fournaise ardente de la charité ».

Cette approche est proposée par les aumôniers du sanctuaire depuis plusieurs années. Selon le Père Étienne Kern, qui en est le recteur, il s’agit « une réponse d’amour de la personne qui s’y engage à l’amour que le Christ a pour tous ». Se consacrer au Sacré-Cœur de Jésus est « une manière de renouveler son baptême ».

« La personne consacrée, c’est d’abord Jésus lui-même, explique le Père Kern. Dans le chapitre 4 de l’Évangile selon saint Luc, par exemple, il dit dans la synagogue, citant le livre d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ». Par le baptême, Jésus nous amène à sa consécration. Cette consécration baptismale peut être renouvelée de manière plus consciente par la consécration au Cœur de Jésus. »

Un processus très simple

Le sanctuaire proposera, à partir du 7 juin sur son site internet, un parcours de préparation en douze étapes à cette consécration (sacrecoeur-paray.org). Nous y retrouverons le message du Christ à Paray-le-Monial ainsi que le déroulement du processus.  » Celui-ci est très simpleassure le Père Kern. Cela peut se faire après la messe, avec une invocation au Saint-Esprit et une prière de consécration. Il y en a plusieurs, dont la prière du Jubilé que le sanctuaire proposera cette année. Si vous le souhaitez, vous pouvez dire une prière à Marie, qui renforce le processus, ainsi qu’un Notre Père, et enfin chanter un chant de louange. »

Cette approche, pour le Père Kern, est « le point culminant d’un voyage qui conduit à la décision profonde de « revenir au Christ amour pour amour » ». Cela peut se faire seul ou en groupe, individuellement, en famille ou en communauté (une paroisse ou une école par exemple). Il peut également être renouvelé à l’occasion d’une célébration, voire quotidiennement. Lors du Jubilé à Paray, la consécration des personnes et des familles aura lieu sous la coupole du sanctuaire le dimanche 9 juin à 16h15.

Une dévotion qui rencontre un certain succès

Durant ces trois jours, des films, des spectacles, des processions, des nuits d’adoration… Ainsi que des enseignements sur la spiritualité du Sacré-Cœur, qui ne consiste pas à multiplier les prières et les dévotions, mais qui est « une rencontre transformatrice avec le Christ qui rend notre cœur semblable au sien, humble et doux, plein de compassion pour le monde ».

Tombée en désuétude dans la seconde partie du XXe siècle, associée à certains courants politiques ou soupçonnée de dolorisme et de sentimentalisme, la dévotion au Sacré-Cœur connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, comme les deux mille personnes attendues au sanctuaire durant ces trois jours. « On retrouve la puissance et la fraîcheur de ce message, croit le recteur. Au Sacré-Cœur, Marguerite-Marie ne fait pas l’expérience du sang qui coule, mais l’expérience du feu du Saint-Esprit. »

Enfin, une autre facette de cette spiritualité touche aujourd’hui les gens, selon le Père Kern : « pouvoir se reposer sur le cœur de Jésus, comme l’ont vécu Marguerite-Marie ou saint Jean. Les gens ont besoin de faire l’expérience que Dieu les console dans leurs affections, leur culpabilité, leurs blessures… Cependant, ce n’est pas une dévotion intime. Elle se vit dans l’Église et concerne toute la communauté humaine. »

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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