Un gilet pare-balles, 40 000 shekels, réfugié dans les tunnels… Tsahal donne des détails sur la traque de Yahya Sinwar
Plusieurs porte-parole de Tsahal ont raconté comment l’armée israélienne a réussi à éliminer le chef du Hamas, ennemi public numéro un de l’Etat hébreu.
La fin d’une année de suivi. Le chef du Hamas Yahya Sinwar, cerveau des attentats terroristes du 7 octobre 2023 en Israël, a été « éliminé » lors d’une opération militaire dans le sud de la bande de Gaza, à Rafah. « Le mal a pris un coup dur »s’est félicité le Premier ministre Benjamin Netanyahu, tout en rappelant que cette nouvelle victoire, « jalon » le déclin du Hamas ne signifiait pas la fin de la guerre. Jeudi soir, l’armée israélienne a diffusé une vidéo filmée avec un drone, dans laquelle on voit le chef de l’organisation peu avant sa mort, semblant mourir sur un fauteuil, bâton à la main, dans un bâtiment délabré.
Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, a donné quelques détails sur la traque de l’homme de 61 ans, responsable de la mort de plus de 1 100 personnes lors des massacres d’il y a un an. Il a déclaré que la traque durait depuis des mois et que son ADN avait été retrouvé dans un tunnel à quelques centaines de mètres de l’endroit où le Hamas avait assassiné six otages en août. Selon le contre-amiral, Sinwar se déplaçait dans les tunnels de la région depuis un certain temps. Il essayait « probablement pour fuir vers le Nord, vers des zones plus sûres »tandis que l’emprise de Tsahal se resserrait. « Il fuyait de maison en maison, nous nous sommes rapprochés et l’avons éliminé »il a salué.
Les recherches se concentrent sur le frère de Sinwar
Mercredi matin, un soldat des forces armées israéliennes a repéré une silhouette suspecte entrant et sortant d’un immeuble à Rafah, dans le quartier de Tel Sultan, selon le quotidien. Temps d’Israël. Il a alors tiré la sonnette d’alarme. A cette époque, personne ne savait qu’il s’agissait de Sinwar. « Nous avons tiré sur le bâtiment »dit Daniel Hagari. Selon le quotidien israélien, vers 15 heures, trois hommes ont été aperçus quittant le même immeuble, se déplaçant d’une maison à l’autre. Les militaires ont de nouveau ouvert le feu, blessant les terroristes. Deux entrèrent dans un premier bâtiment ; le troisième, Sinwar, en entra dans un second. Là encore, les forces armées ont tiré. Toujours selon le journal, Sinwar s’est réfugié au premier étage. Un obus de char aurait été tiré. Alors, « nous sommes entrés pour fouiller le bâtiment »Hagari a continué.
Selon nos confrères, Sinwar s’est défendu à l’aide de deux grenades. On aurait explosé. Mais l’homme avait été grièvement blessé au bras lors des tirs précédents. Les militaires se sont alors retirés et un drone est entré pour inspecter la pièce. Il a trouvé un homme avec un bras blessé et un visage couvert – Sinwar – que l’on peut voir dans la vidéo diffusée par Tsahal. Un autre obus de char a ensuite été tiré sur le bâtiment. Ce n’est que jeudi matin que les troupes venues fouiller les décombres du bâtiment ont inspecté le corps, et ont constaté qu’il ressemblait au chef du Hamas. Ce qui sera confirmé plus tard par des tests ADN.
« Faux passeports »
Sur place, les militaires ont notamment constaté «un gilet pare-balles, une arme et 40 000 shekels (près de 9 900 euros, NDLR) »Hagari a souligné. Ce vendredi 18 octobre, Olivier Rafowicz, autre porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré sur CNews que Yahya Sinwar avait également en sa possession « de faux passeports et une carte UNRWA »le programme des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza et au Moyen-Orient. « Cela pourrait montrer qu’il était prêt à fuir et à laisser Gaza et ses hommes derrière lui »il a ajouté.
La dépouille du leader du Hamas a été transférée dans une morgue de Tel Aviv. Les recherches se concentrent désormais sur le frère de Yahya Sinwar, Muhammad, ainsi que sur tous les commandants militaires du Hamas. Le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, a déclaré la guerre ‘ne s’arrêterait pas’ avant la capture de tous les auteurs du 7 octobre et le retour des « tous les otages » détenu à Gaza.