L’ancien chef d’état-major de l’armée guinéenne et ancien numéro deux de la junte au pouvoir est mort en détention des suites probables d’un traumatisme psychologique et « stress prolongé »a annoncé la justice militaire mercredi 26 juin.
Le général Sadiba Koulibaly, numéro deux du général Mamadi Doumbouya lors du coup d’Etat de septembre 2021, a été condamné le 14 juin à cinq ans de prison pour désertion et détention illégale d’armes par un tribunal militaire. Il est décédé le 24 juin, a annoncé le parquet militaire dans un communiqué, laissant entendre qu’il avait été transféré auparavant à l’hôpital.
L’autopsie ordonnée par la justice militaire à l’hôpital Ignace-Deen de Conakry conclut que « le décès pourrait être imputable à un psychotraumatisme important et à un stress prolongé » qui a provoqué un arrêt cardiaque, précise le communiqué. Ses défenseurs ont dénoncé son procès, le qualifiant de complot.
Sa mort survient dans un contexte de grandes tensions internes, au moment où l’opposition critique l’exercice autoritaire et solitaire du pouvoir par le général Mamadi Doumbouya, désormais investi président.
La junte s’était engagée sous la pression internationale à remettre le pouvoir à des civils élus d’ici fin 2024, mais ce transfert est désormais reporté à un horizon incertain.
Après le putsch de 2021, le général Koulibaly a été nommé chef d’état-major de l’armée, poste qu’il a occupé jusqu’en mai 2023. Devenu ensuite chargé d’affaires à l’ambassade de Guinée à Cuba, il était rentré en Guinée en mai pour, selon lui, , pour exiger le paiement des salaires du personnel de la mission diplomatique. Il a été arrêté le 4 juin au motif que ses supérieurs n’avaient pas autorisé son déplacement et qu’il avait abandonné son poste. Des armes ont été saisies à son domicile, selon le parquet.