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un « gaspillage irresponsable » du gouvernement, selon la gauche francilienne

Un employé charge des produits frais dans le wagon d'un train en direction du marché de Rungis, en gare Saint-Charles de Perpignan, le 14 mai 2019.

En plein centre de Rungis (Val-de-Marne), des camions bourdonnent autour du nouveau train de produits, toujours en cours de déchargement. Les quatorze wagons réfrigérés couverts de poussière, de graffitis et de rouille affichent le logo à moitié décoloré de Fret SNCF, l’entreprise historique de transport public de marchandises en France. C’est ici qu’une dizaine de membres de la CGT Cheminots et trois élus du Parti communiste français (PCF) ont choisi de se réunir pour une conférence de presse, vendredi 31 mai au matin : le sénateur Pascal Savoldelli, le conseiller régional de l’Ile-de-France France Céline Malisé et la conseillère départementale du Val-de-Marne, Fatiha Aggoune.

Au programme : l’avenir incertain du premier train alimentaire, dont le contrat avec Fret SNCF se termine le 30 juin. Cette liaison ferroviaire lancée en 1986, transportant des fruits et légumes principalement en provenance d’Espagne et du Maroc, fait partie des vingt-trois flux que la filiale fret doit céder à la concurrence avant son démantèlement au 31 décembre 2024. Elle sera remplacée par deux entités à partir du 1er décembre.euh Janvier 2025 : l’un spécialisé dans la conduite des trains de marchandises, l’autre dans la maintenance des matériels.

Cette solution de « discontinuité » a été mise en place par le gouvernement pour éviter que Fret SNCF, accusée par la Commission européenne d’avoir reçu 5,3 milliards d’euros d’aides d’État illégales, de rembourser cette somme et de risquer la faillite. Alors que tous les flux reprendront « avant l’été » selon la direction de Fret SNCF, la ligne Perpignan-Rungis restera à quai pendant un an, pour cause de travaux.

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« Sans aides de l’Etat, la ligne n’est pas rentable »

La ligne sera modernisée grâce à la création d’un terminal combiné rail-route d’ici 2024-2025. Travail essentiel à être « aux normes du transport ferroviaire de marchandises d’aujourd’hui », complète la Semmaris, la société d’économie mixte qui gère le marché international de Rungis (MIN). Elle pourra ainsi transporter des conteneurs semi-remorques à bord des trains.

Mais les cheminots et les élus PCF présents sont convaincus que « la ligne sera définitivement abandonnée » après la fin des travaux en 2026, faute d’acheteurs. Pour preuve, ils rappellent « échec » du premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par le gouvernement cet automne, qui n’a pas abouti. Pour eux, la nouvelle AMI lancée le 17 mai pour une reprise du train en 2026 ne fonctionnera pas non plus.

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Cammile Bussière

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