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Un garçon de 12 ans jugé fin août pour «apologie» et «incitation à un acte terroriste»

Le procureur de Montbéliard a tenu à souligner « la grande fragilité du mineur ».

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L'enfant sera jugé fin août par le juge des enfants de Montbéliard. (BLANCHOT PHILIPPE / HEMIS.FR / HEMIS.FR via AFP)

Un garçon de 12 ans sera jugé fin août par le juge des enfants de Montbéliard (Doubs), pour « excuses publiques pour un acte de terrorisme » commis via Internet et « provocation directe à un acte terroriste par le biais de la communication en ligne »a annoncé le procureur de Montbéliard mercredi 3 juillet lors d’une conférence de presse.

Cet enfant a été interpellé le 10 juin à la suite d’un signalement effectué au titre de l’article 40 du code de procédure pénale par la DGSI au parquet de Montbéliard. Les services de renseignement ont d’abord suivi discrètement les activités en ligne du mineur, et se sont rendu compte qu’il publiait sur différents réseaux sociaux des vidéos d’exécutions liées à l’Etat islamique, de la propagande djihadiste et d’autres contenus antisémites et homophobes. Le parquet a alors contacté la police judiciaire du Doubs pour mener les investigations.

Ces investigations ont montré qu’il relayait et encourageait des contacts sur des plateformes de jeux vidéo et des réseaux sociaux pour partager des contenus djihadistes, mettant notamment en avant des personnages aux noms terroristes. Sur une messagerie cryptée, ce mineur assurait s’intéresser à la fabrication d’explosifs et affirmait en avoir déjà fabriqué. « Des éléments que l’enquête n’a pas pu établir » « De quelque manière que ce soit, a précisé le procureur. Contacté et informé de toute la procédure, le Parquet national antiterroriste (PNAT) n’a pas pris en charge l’enquête, considérant que les délits d’association de malfaiteurs terroriste et d’entreprise terroriste n’avaient pas été établis.

Lors de son interpellation, la police a également interpellé sa mère et son compagnon, pour vérifier qui se cachait réellement derrière l’adresse IP de l’ordinateur du domicile familial. La mère a déclaré ne rien savoir de la radicalisation de son fils. Les investigations ont montré que « Les parents du garçon se rejettent la faute les uns sur les autres »Selon le procureur, les policiers ont parallèlement mené des perquisitions, saisissant notamment le matériel informatique et le téléphone du mineur. Ce dernier a été placé en détention (et non en garde à vue, car il avait moins de 13 ans) pour une durée de 12 heures. Au cours de cette garde à vue, le procureur de Montbéliard indique que le garçon a reconnu tous les faits et, selon une source policière à franceinfo, a assumé son antisémitisme et son homophobie.

A l’issue de sa garde à vue, l’enfant a été placé provisoirement dans une structure éducative, jusqu’au 28 juin, date à laquelle il a été placé une seconde fois en détention pour le confronter aux indices que les policiers ont relevés lors de l’utilisation de son matériel informatique. Selon le procureur de Montbéliard, il a réitéré ses aveux. Le procureur, Paul-Edouard Lallois, tient à souligner « la fragilité significative du mineur » OMS « Cela doit nous aider à comprendre son attirance pour les publications terroristes »Le magistrat souhaite affirmer « Il ne faut pas oublier que j’avais un enfant devant moi. Un enfant qui pleurait beaucoup. ». Pour le procureur « des questions se posent sur la véritable compréhension de ce qu’il consultait (…) Il a une conscience minimale de ce qu’il faisait ».

Ce garçon a fait l’objet d’une expertise psychiatrique, précise le procureur. Selon des conclusions provisoires, l’expert a mis en évidence une altération du discernement du mineur. Il pourra donc être jugé. Ce sera fin août par le juge des enfants de Montbéliard. En attendant son procès, il reste provisoirement placé « dans un endroit secret »L’expert psychiatre a noté dans ses conclusions provisoires que le mineur avait « une conscience assez claire du caractère répréhensible de ce qu’il faisait »L’expert a également souligné un retard de développement remontant à la petite enfance, notamment un retard de langage et « un trouble de l’image de soi ». Un garçon qui « reste difficile à définir ».

Cammile Bussière

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