Un Français a « un plan » pour relancer les voitures électriques et éviter 15 milliards d’euros d’amendes aux constructeurs
Stéphane Séjourné est candidat au poste de commissaire européen chargé de la stratégie industrielle. Et il a « un plan » pour améliorer les ventes des voitures électriques tout en évitant des amendes aux constructeurs automobiles l’année prochaine.
Presque tous les constructeurs automobiles (hormis Stellantis) disent la même chose depuis plusieurs mois : ils iraient droit au désastre en 2025 avec des milliards d’euros d’amendes qui leur tomberaient sur la tête face aux nouvelles limites de CO2 à respecter. . Or, le calendrier de durcissement des objectifs CO2 est connu depuis des années et selon certains analystes cités par nos confrères des Echos, les chiffres avancés par l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles), emmenée par Renault, sont très surfaits. Environ 15 milliards d’euros d’amendes pourraient retomber sur les chefs de marques l’année prochaine, mais ce chiffre serait en réalité déconnecté de la réalité.
Un ancien salarié de Renault, aujourd’hui au sein d’un groupe de réflexion sur la mobilité, estime également que, selon les chiffres actuels, pratiquement aucun constructeur, à l’exception de Volkswagen, ne risquerait une amende et Renault, qui pourraient cependant atteindre leurs objectifs sans trop de difficultés. Notamment grâce à de nouveaux modèles comme la R5 qui devraient bien se vendre. Beaucoup de bruit pour rien ? Pourtant, à Bruxelles, nous ne voulons clairement pas accorder d’exonération au secteur automobile, d’ailleurs sur la base de calculs incohérents. Mais encore faudra-t-il trouver le moyen de relancer les ventes de voitures électriques dans une Europe atone où l’industrie perd du terrain et où l’énergie reste chère et les taux d’intérêt élevés.
Je suis resté sur un plan
Thierry Breton n’étant plus en charge de la stratégie industrielle en Europe, il faut désormais lui trouver un remplaçant. Et hier, c’est Stéphane Séjourné qui a passé « l’examen » pour prendre sa place dans un climat particulièrement mauvais pour le secteur industriel. La France, l’Allemagne, les principales locomotives de l’Europe ne se portent pas forcément bien, et c’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de l’automobile. Et pour ne rien arranger, la crainte de 2035 avec une stagnation des ventes de voitures électriques fait craindre des pertes de volumes importantes pour les constructeurs.
Mais Stéphane Séjourné a expliqué aux députés lors de sa présentation orale qu’il avait déjà une idée en tête : « J’ai un plan pour pouvoir accélérer la demande de véhicules, notamment électriques, dans les mois à venir. Il faudra le mettre en place assez rapidement ». Mais si ce plan implique des aides massives à l’achat, il faudra convaincre les Etats de mettre la main à la poche alors que certains, comme l’Allemagne ou l’Italie, ont tout simplement supprimé tous les bonus. En France, le plan financier devrait également prévoir pour 2025 une réduction des incitations à l’achat de véhicules électriques. Et comme nous l’avons vu, sans cela, le marché n’est clairement plus aussi dynamique. Il ne reste plus à Stéphane Séjourné qu’à attendre les votes des députés pour savoir s’il obtient le poste afin de mettre en œuvre sa stratégie. Décision qui n’a pas encore été prise au moment d’écrire ces lignes.
Journaliste automobile (et un peu journaliste vélo aussi). Aussi passionné par les nouveautés que l’industrie ou l’environnement, mais aussi par tout ce qui fera progresser la mobilité.
Notez cet article
1.9/5 ( 25 voix)
Publié le 14/11/2024 à 07h30