Le libraire féministe, Sandra (Valeria Bruni Tedeschi) est un farouchement indépendant, célibataire par choix et heureux d’être. Un matin, elle se retrouve à garder Eliott (César Botti), le petit garçon de ses voisins de l’atterrissage, un couple qui va à la maternité. Sauf que la mère décède en donnant naissance à une petite fille et le père, Alex (Pio Marmaï), se retrouve seule avec ses deux enfants. Contre toute attente, Sandra et Alex sortent et découvriront parfois des sentiments enterrés.
Pièce jointe est bien nommé, car le film veut couvrir toutes les formes de liens émotionnels qui peuvent exister entre les individus, différentes formes d’amitié et amours, le rapprochement par des liens de sang ou par notre proximité géographique. Un énorme projet. C’est une coupe quasi-sociologique qui traverse l’histoire du scénario, s’efforçant de reproduire dans la fiction toutes les aventures d’une vie, du plus banal comme un mouvement, avec le plus tragique comme la mort au début du film. Sandra et Alex partageront le sommet de l’affiche, s’éloignant et s’approchant de l’histoire principale avec un naturel déroutant, tout comme les autres personnages qui les accompagnent, que ce soit David (Raphaël Saidd), le père biologique d’Elliott, ou Emilia (Vimala Pons ), le pédiatre des enfants.
Une odyssée à la fois intime et universelle
Mais la force de Pièce jointe est de nid cette analyse avec l’émotion testée logiquement au cours de ces aventures. Sandra et Alex vider leurs habitudes, leurs convictions et ne trouveront pas, non sans difficulté, un nouvel équilibre grâce aux liens tissés tout au long du long métrage, ce qui rend le titre du film encore plus justifié. Le tout porté par une distribution d’une précision remarquable, capable de nous faire sourire dans une réplique ou de nous toucher avec le cœur.
Utiliser la petite histoire de nos vies pour extraire la définition même de son titre, Pièce jointe réussit à créer une odyssée à la fois intime et universelle.
Pièce jointe De Carine Tardieu, dans les salles ce mercredi 19 février. Durée: 1 h 45.
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