Membre du Parti social-démocrate (SPD), Matthias Ecke a été agressé vendredi 3 mai alors qu’il posait des affiches électorales. Gravement blessé, il est hospitalisé. La classe politique l’a fermement condamné.
Un député européen allemand du Parti social-démocrate (SPD) au pouvoir a été agressé et grièvement blessé alors qu’il posait des affiches électorales, une agression fermement condamnée par l’ensemble de la classe politique qui s’inquiète de la montée des violences contre les élus.
« La démocratie est menacée par ce genre d’actes », a réagi le chancelier allemand Olaf Scholz, souhaitant que Matthias Ecke, membre de son parti, « face à ce qui est entré dans sa vie comme une horreur ».
« Grièvement blessé »
L’attentat subi vendredi soir à Dresde, dans l’Est de l’Allemagne, par cet eurodéputé, également tête de liste du SPD dans la région de Saxe pour les élections européennes de juin, n’est pas la première visant ce dernier mois des représentants politiques allemands.
Selon la police régionale, l’élu de 41 ans a été « frappé » par quatre inconnus alors qu’il posait des affiches de campagne pour le parti du chancelier Olaf Scholz. Il a dû «recevoir des soins médicaux à l’hôpital», ajoute le communiqué.
Matthias Ecke a été « grièvement blessé et nécessite une intervention chirurgicale », a indiqué la fédération SPD de Saxe.
La police ajoute qu’avant cette agression, un homme de 28 ans qui posait des affiches pour le parti des Verts, dans la même rue, avait également été frappé « à coups de poing et de pied ». Les enquêteurs disent soupçonner le même groupe d’agresseurs, notamment en raison de « la concordance dans la description » des suspects.
L’enquête a été confiée aux services de protection de l’État, ce qui signifie que la police enquête sur la possibilité de violences à motivation politique.
« Si une attaque à motivation politique (…) est confirmée à quelques semaines des élections européennes, cet acte de violence grave constitue également une atteinte grave à la démocratie », a réagi la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser dans un communiqué.
Estimant qu’il s’agit d’une « nouvelle dimension de violence antidémocratique », le ministre invoque la responsabilité des « extrémistes et populistes, qui alimentent un climat de violence croissante par des attaques verbales totalement disproportionnées ».
« Les graines semées » par l’extrême droite
Les responsables du SPD en Saxe ont remis en question le rôle du parti d’extrême droite AfD, qui a connu une forte croissance dans les sondages au cours de l’année écoulée.
«Les graines semées par l’AfD et d’autres extrémistes de droite sont en train de germer. Leurs partisans sont désormais totalement décomplexés et nous considèrent clairement, les démocrates, comme un jeu (…)», ont déploré Henning Homann et Kathrin Michel, dirigeants régionaux du parti.
Jeudi soir, deux élus des Verts, parti qui gouverne avec le SPD, ont été agressés à Essen, dans l’ouest de l’Allemagne, et l’un d’eux a été touché au visage, selon la police.
Samedi dernier, quelques dizaines de manifestants s’en sont pris à la vice-présidente du Bundestag Katrin Göring-Eckardt, une élue écologiste, à l’issue d’un événement festif dans l’est de l’Allemagne. Sa voiture a été bloquée et des renforts de police ont dû être appelés pour lui permettre de quitter les lieux.
Ces attaques sont le résultat « du discours, de l’ambiance créée, du fait de monter les gens les uns contre les autres et de les monter les uns contre les autres », a déploré Olaf Scholz.
« Nous ne devons jamais nous résigner à de tels actes de violence (…), nous devons nous y opposer ensemble », a-t-il insisté.
L’attaque contre Matthias Ecke a également suscité une réaction en France. Raphaël Glucksmann, tête de liste européenne PS-Place Publique, a critiqué X comme une « horreur » et une attaque de « fascistes ». « Toute ma solidarité avec Matthias et les camarades attaqués. La violence ne gagnera pas ! L’extrême droite ne passera pas !», a-t-il ajouté.