Lufthansa clôture un été exceptionnel en termes de chiffre d’affaires, enregistrant le meilleur trimestre de son histoire. Cependant, la hausse des coûts impacte sa rentabilité, marquant une baisse par rapport à l’année dernière. Le groupe allemand reste néanmoins rentable, se distanciant ainsi de son rival Air France-KLM, qui connaît des difficultés financières plus prononcées.
Chiffre d’affaires record pour Lufthansa
Malgré des vents contraires, Lufthansa a enregistré une performance remarquable pour le troisième trimestre de l’année. Le groupe aérien allemand a réalisé un chiffre d’affaires de 10,7 milliards d’euros, un record historique pour l’entreprise. Cette hausse de 5% par rapport à l’année précédente est portée par l’augmentation du trafic passagers et une solide contribution de Lufthansa Technik, sa filiale spécialisée dans la maintenance aéronautique.
» Nous annonçons aujourd’hui une autre saison de voyage estivale exceptionnelle, avec un coefficient d’occupation des sièges record de 88 % en août. « , a déclaré le directeur général Carsten Spohr, exprimant sa satisfaction de ce résultat positif malgré les défis logistiques rencontrés cet été.
Cette amélioration cache toutefois des faiblesses sous-jacentes, notamment une rentabilité en baisse. Les coûts unitaires de Lufthansa ont augmenté de 4,5 % en raison de la hausse des dépenses de personnel et de maintenance. Dans le même temps, les recettes unitaires ont baissé de 2,7%, ce qui a fortement impacté la marge opérationnelle ajustée du groupe, en baisse de près de deux points par rapport à l’été 2023.
» Les retards de livraison des avions, les problèmes de ponctualité dans nos hubs en Allemagne et les désavantages réglementaires ont un impact sur notre marque principale », a déclaré Spohr. Pour résoudre ce problème, Lufthansa Airlines a lancé le programme « Turnaround » afin de résoudre ces problèmes internes et structurels.
Des bénéfices solides malgré une trésorerie en baisse
Malgré une rentabilité en baisse, Lufthansa reste largement rentable. Le groupe affiche une marge opérationnelle de 12,5% pour un bénéfice ajusté de 1,3 milliard d’euros, en baisse de 9% par rapport à l’année précédente. Quant au résultat net, il atteint 1,1 milliard d’euros, creusant l’écart avec Air France-KLM, son concurrent de longue date, qui devrait publier des résultats plus modestes en novembre.
Lufthansa est cependant confrontée à une dégradation de sa trésorerie. Le cash-flow opérationnel a été réduit de moitié à 635 millions d’euros et le cash-flow libre ajusté a chuté de 75 % à seulement 128 millions d’euros. Ces baisses s’expliquent par des investissements importants, notamment dans le renouvellement de la flotte. Malgré ces dépenses, le groupe a réussi à renforcer son niveau de liquidité et à réduire son endettement, confirmant ainsi sa solide situation financière.
Pour le dernier trimestre de l’année, Lufthansa anticipe des résultats positifs, un défi dû à une saisonnalité traditionnellement moins favorable. Le groupe vise un résultat opérationnel ajusté compris entre 1,4 et 1,8 milliard d’euros pour 2024. » La demande mondiale reste intacte et les réservations pour le quatrième trimestre sont également à un niveau élevé par rapport à l’année précédente, notamment dans les classes supérieures. « , a ajouté Carsten Spohr, optimiste pour la fin de l’année.
Le groupe n’atteindra cependant pas les records envisagés en début d’année. Initialement, Lufthansa attendait un bénéfice d’exploitation ajusté de 2,2 milliards d’euros et un cash-flow libre de plus d’un milliard.