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un état de santé très fragile, ses facultés « considérablement altérées »


un état de santé très fragile, ses facultés « considérablement altérées »

L’état de santé de Jean-Marie Le Pen inquiète ses proches : à 96 ans, le menhir a perdu une partie de ses facultés mentales, selon les médecins.

Jean-Marie Le Pen est malade et son état de santé ne lui permettra pas d’assister au procès du Front national, accusé de détournement de fonds du Parlement européen, qui débute le 30 septembre. Des médecins ont en effet indiqué dans un rapport à la justice, il y a quelques semaines, que l’ancien président du parti d’extrême droite n’avait désormais « aucune conscience du but, du sens et de la portée de cette audience », incapable de « se concentrer plus de quelques minutes ».

Le 3 juillet, le tribunal judiciaire de Paris lui avait donné raison et estimé que son état de santé pouvait le dispenser de comparaître devant un tribunal à l’automne. « M. Le Pen ne peut plus se déplacer et ses facultés sont considérablement altérées », avait plaidé son avocat lors d’une audience de mise en place en mars, pour plaider sa cause avant cette décision. Jean-Marie Le Pen a par ailleurs été placé sous le régime de la protection juridique, l’équivalent d’une tutelle, à la demande de ses enfants.

En avril 2023, le fondateur du Front national (devenu Rassemblement national en 2018) était hospitalisé en région parisienne en raison d’une maladie « cardiaque ». Depuis, son état de santé est préoccupant. S’adressant au Parisien, un ami de l’ancien candidat à la présidentielle évoque « de gros problèmes de mémoire immédiate ». « Il ne se souvient plus de qui il a vu la veille. Il est très fatigué », dit-il.

Jean-Marie Le Pen, un homme âgé à la santé fragile

L’ancien président du Front national a été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années. Il avait notamment été transporté à l’hôpital en février 2022 après une forme légère d’accident vasculaire cérébral : un accident ischémique transitoire. Son état de santé avait pourtant été jugé bon à l’époque, compte tenu de ce malaise significativement grave. L’AVC avait alors été très rapidement identifié. Il avait été hospitalisé par précaution après avoir perdu la vue pendant une minute.

En juin 2018, une « complication pulmonaire dangereuse » l’a conduit à être hospitalisé pendant une dizaine de jours. En avril de la même année, c’est une fièvre persistante qui a entraîné une hospitalisation.

Jean-Marie Le Pen s’est exprimé à plusieurs reprises dans les médias sur sa santé défaillante et son décès. S’adressant à France Inter en 2019, le patriarche du FN s’était montré assez philosophe. « Je me dis que je suis dans la dernière ligne droite et, par conséquent, je suis amené pour la première fois de ma vie à penser à mon âge », assurait l’ancien dirigeant politique controversé. « Ça va durer aussi longtemps que ça va durer, on ne sait pas. Mais je vais essayer de rester fidèle à moi-même », confiait celui que l’on surnomme le « menhir ». S’adressant au Parisien, Jean-Marie Le Pen avait utilisé la même métaphore, estimant qu’au bout de la dernière ligne droite, il faudrait « sauter ».

En promouvant le deuxième volume de ses mémoires en 2019, Tribune du peupleune de ses dernières priorités, Jean-Marie Le Pen l’a vu « Un testament ». L’ancien chef du FN s’est attardé sur ses nombreux soucis de santé et a évoqué « des dispositifs de survie : yeux de verre, hanches artificielles, stimulateurs cardiaques et que sais-je encore ». « Je suis devenu Robocop », a-t-il ironisé. Il a également écrit ces lignes : « Aujourd’hui, je ne suis plus que l’histoire » et « Quand je regarde en arrière, je ne regrette pas grand-chose ».

« « Il ne me reste plus qu’un œil et ça va empirer de plus en plus », a-t-il déclaré.Est-ce qu’il s’amusait aussi avec le parisienEt de se confier encore davantage sur ses problèmes de santé, accumulés ces dernières années. « Je me lève le matin épuisé. J’ai un mal de chien à me lever, je compte jusqu’à dix pour me lever. » Le patriarche évoqué donc difficulté à se déplacer sans sa canne, mais assuré alors, moqueusement :s« le bas ne fonctionne pas très bien, le haut beaucoup mieux ».

Pendant près de quarante ans, Jean-Marie Le Pen a été le président du Front national, de 1972, date de la fondation du parti, à 2011, date à laquelle il a transmis la présidence à sa fille Marine Le Pen. Il en est toutefois le président d’honneur depuis janvier 2011. Sa carrière politique débute en 1956 lorsqu’il est élu député. Il obtient successivement les mandats de conseiller municipal du 20e arrondissement de Paris, de conseiller régional de la région Ile-de-France, de député de Paris et de député européen, fonction qu’il occupe encore aujourd’hui.

Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen crée la surprise en atteignant le second tour de l’élection présidentielle. Battu par Jacques Chirac, il décide de retenter sa chance en trouvant des alliés pour la future campagne. En 2007, Jean-Marie Le Pen devient officiellement le candidat français le plus âgé à une élection présidentielle. Mais son score est en net recul et il n’atteint pas le second tour. De nombreuses polémiques entourent Jean-Marie Le Pen, notamment concernant son déni des chambres à gaz, son passé délicat concernant les « méthodes de contrainte » pendant la guerre ou encore ses fréquents propos racistes.

Sa fille Marine Le Pen lui succède en 2011 et se lance dans la course à la présidence en 2012. En 2014, Jean-Marie Le Pen entame un troisième mandat de député européen. À la surprise générale, le Front national arrive en tête des élections européennes de 2014 en France. En 2015, après être revenu sur ses propos controversés sur les chambres à gaz, une procédure disciplinaire est engagée à son encontre au sein du FN. Jean-Marie Le Pen est finalement exclu du Front national en août 2015.

Le lourd passé judiciaire de Jean-Marie Le Pen rappelé

Retiré de la vie politique, Jean-Marie Le Pen quitte en 2011 la présidence du FN, alors dirigé par sa fille Marine Le Pen. Leur relation se dégrade, l’ancien responsable politique critiquant la stratégie de « dédiabolisation » du RN. Il est exclu du parti en 2016, après avoir répété des propos selon lesquels les chambres à gaz étaient un « détail de l’Histoire ». Au cours de sa vie, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour « apologie de crimes de guerre et contestation de crimes contre l’humanité », mais aussi pour « incitation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale ». Pour rappel, Jean-Marie Le Pen a également pratiqué la torture en Algérie.

En août 2022, il s’était exprimé sur les députés du RN, estimant qu’ils n’étaient pas suffisamment présents dans les médias. Il les avait appelés à « réagir » et à être « plus agressifs envers le pouvoir », indique Le FigaroIl avait dit ne pas être sûr que sa fille soit « volontaire ». « Quatre-vingt-neuf députés à l’Assemblée nationale, ce n’est pas encore le pouvoir, mais presque », s’était-il félicité après les résultats des législatives, lors desquelles le RN a réalisé une percée électorale.

Jean-Marie Le Pen : les dates clés

20 juin 1928 : Naissance de Jean-Marie Le Pen, homme politique français d’extrême droite.
Jean-Marie Le Pen est né le 20 juin 1928 à La Trinité-sur-Mer. Il entre très tôt dans la vie politique, député poujadiste à 27 ans, et devient en 1972 président du Front national. Il ne quittera ce poste qu’en 2011. Son parti nationaliste d’extrême droite axe notamment ses idées sur une politique de lutte contre l’immigration. Sa fille Marine Le Pen prend la présidence du parti en 2011.
5 octobre 1972 : Création du FN
Jean-Marie Le Pen, ancien plus jeune député de France en 1956, fonde un parti d’extrême droite appelé le Front national. Il est soutenu par le mouvement « Ordre Nouveau », dont il est le directeur de campagne pour les élections présidentielles de 1965, soutenant l’ancien secrétaire d’État du gouvernement de Vichy, Tixier-Vignancour. « Odre Nouveau » est dissous en 1973 par le Conseil des ministres. Passé inaperçu à sa création, le FN s’affirme dans le paysage politique français après les élections présidentielles de 1981. Jean-Marie Le Pen en est le président depuis sa création.
13 septembre 1987 : Jean-Marie Le Pen lâche son « détail de l’histoire »
Lors du Grand Jury du Monde de RTL, le président du Front national affirme que les chambres à gaz ne sont qu’un « détail dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». En relativisant les crimes nazis, Jean-Marie Le Pen suscite un tollé.
21 avril 2002 : Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l’élection présidentielle
Le candidat du Front national a recueilli 16,86 % des voix, et Jacques Chirac 19,88 %. Lionel Jospin, battu avec 16,18 % des voix, a immédiatement annoncé qu’il se retirait de la vie politique. Cet événement a déclenché de nombreuses manifestations dans tout le pays, et Chirac a finalement été largement réélu au second tour avec 82,21 % des voix.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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