« Un espace de 3 m² » : un enfant de 11 ans retenu pendant 5 jours dans la zone d’attente de l’aéroport d’Orly
Son avocat a dénoncé une situation « épouvantable ». La justice a libéré mercredi une enfant de 11 ans, une Française originaire du Sénégal, qui avait été enfermée dans une salle d’attente à son arrivée à l’aéroport de Paris-Orly et s’est vu confisquer son passeport français, a-t-il indiqué. a-t-on appris jeudi, confirmant une information de Médiapart.
Selon l’ordonnance rendue en urgence, que l’AFP a pu consulter, le juge du tribunal administratif de Melun « a ordonné à l’administration d’autoriser sans délai » son entrée sur le territoire français, afin qu’elle puisse rejoindre sa famille française. « Elle était retenue en salle d’attente à Orly depuis le 19 octobre. A son arrivée, elle lui avait confisqué son passeport français » délivré en 2020 à Dakar, a expliqué à l’AFP Me Samy Djemaoun, qui l’a défendue bénévolement.
L’avocat a dénoncé une situation « épouvantable ». Le juge des référés a reconnu que les autorités lui avaient notifié irrégulièrement le refus de délivrer le certificat de nationalité, a-t-il souligné, alors que « son père, sa sœur aînée et ses frères avaient obtenu un certificat de nationalité qui n’a jamais été remis en cause ». .
Aucune chance de prendre l’air
Dans son ordonnance obtenue par l’AFP, le juge concluait : « S’il n’est pas contesté par le ministre de l’Intérieur que le père du requérant aurait toujours la nationalité française, tout comme ses sœurs, le refus d’entrée sur le territoire qui lui était opposé (à l’enfant) constitue une atteinte grave et manifestement illégale à sa liberté d’aller et venir. La petite fille a pu rentrer chez elle en région parisienne.
Selon l’avocat, elle a été détenue dans « un espace enfants 3 m², avec une télévision, quelques jouets, séparée par un écran de la chambre des adultes. Il a notamment souligné que les enfants retenus en zone d’attente « sont sortis de leur chambre d’hôtel à 6 heures du matin et ne reviennent qu’à 21 heures », sans possibilité de prendre l’air.
En septembre, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) affirmait, dans un communiqué, que « chaque année, des centaines d’enfants sont enfermés aux frontières françaises, en violation des conventions internationales ». L’association appelle « une nouvelle fois à mettre fin au confinement des enfants dans les zones d’attente ».