Des chercheurs du Rush University Medical Center, dans l’Illinois, aux États-Unis, ont comparé les cartes de pollution lumineuse de 48 États américains avec les dossiers médicaux des habitants de ces mêmes régions. Selon Science Alert, à leur grande surprise, les scientifiques ont trouvé un lien statistiquement significatif.
« Nous révélons qu’aux États-Unis, il existe une corrélation positive entre la prévalence de la maladie d’Alzheimer et l’exposition à la lumière artificielle la nuit, en particulier chez les moins de 65 ans »explique Robin Voigt-Zuwala, chercheur médical. « La pollution lumineuse nocturne – ce facteur environnemental modifiable – est devenue un facteur de risque important de la maladie d’Alzheimer. »
Chez les plus de 65 ans, la pollution lumineuse nocturne semble plus importante que certains facteurs de risque « connus » – comme l’abus d’alcool, les maladies rénales chroniques et la dépression – sans pour autant être le facteur le plus déterminant, d’autres facteurs de risque, comme le diabète et l’hypertension artérielle, ayant un impact plus important. Chez les moins de 65 ans, elle semble toutefois être le facteur le plus important parmi ceux évalués par l’étude.
Le lien de cause à effet n’est pas encore clairement établi ni expliqué, on parle pour l’instant de corrélation, mais il est prouvé qu’un bon sommeil et un mode de vie régulier sont bénéfiques pour la santé. Or, ce sont ces routines qui pourraient être impactées par la lumière artificielle nocturne.
Devrions-nous éteindre toutes les lumières ?
Le sommeil est essentiel au développement du cerveau et sa perturbation a un effet délétère. Depuis l’avènement de la lumière électrique au XIXe siècle,et Au cours du siècle dernier, le nombre de lumières artificielles dans les villes n’a fait qu’augmenter, avec un impact évident sur nos habitudes et nos nuits.
« Les jeunes vivent de plus en plus en milieu urbain et leur mode de vie les amène à veiller tard, ce qui augmente leur exposition prolongée aux lumières artificielles la nuit », explique Robin Voigt-Zuwala.
Selon le chercheur médical, « Une campagne de sensibilisation pourrait faciliter le changement des habitudes de vie, notamment pour les personnes présentant des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer ».
Il continue : « Il est facile de réduire ce risque en adoptant des mesures. Il suffit d’utiliser des rideaux occultants, des masques pour les yeux, etc. pour obtenir une obscurité totale. Ces mesures seront particulièrement utiles pour les personnes vivant dans des zones à forte pollution lumineuse. »