Instructeur de football bien connu à Toulouse et engagé dans la lutte contre la délinquance, Rachid Temmar a été placé en garde à vue dans une affaire qui a finalement été classée sans suite.
«J’ai vécu 24 heures dans un autre monde!» Éducateur populaire dans les villes toulousaines où il sillonne tous les terrains de football pour sortir de nombreux jeunes de la délinquance, Rachid Temmar s’est retrouvé dans la peau d’un paria, lors d’une longue garde à vue. Accusé d’avoir menacé avec une arme l’un de ses frères, ce travailleur social et vendeur de sandwich est finalement sorti libre d’un commissariat de l’ouest toulousain, ce jeudi 14 novembre, après 24 heures d’interrogatoires qu’il n’oubliera jamais.
« Comme un criminel »
« Tout a changé, deux jours plus tôt, mercredi 13 novembre, sur un terrain de football, non loin du Zénith, alors que j’étais à un entraînement de football avec les jeunes, raconte l’éducateur et président de l’association Cap Jeunes. Je reçois un téléphone. appel de la police, vers 18 heures et on me dit que je dois absolument me rendre au commissariat du Mirail. Je propose d’y aller le lendemain, à 8 heures du matin, car. l’affaire me paraissait très urgente, tout en étant très surprise j’ai raccroché et quelques minutes plus tard, le Bac est arrivé et m’a menotté.
Arrêté devant ses joueurs, Rachid Temmar a été conduit manu militari au commissariat du Mirail, ignorant ce qui lui était reproché. De Bellefontaine, il a ensuite été conduit à Colomiers, puis Tournefeuille, où un officier de police judiciaire lui a fait part, en fin de nuit, des motifs de son placement en garde à vue.
« J’ai été bluffé ! », poursuit le Toulousain. « On m’a dit qu’un de mes frères m’accusait de l’avoir menacé de le tuer avec une arme à feu… !
De graves accusations qui ne correspondent pas au personnage. Des vérifications sont effectuées lors des auditions. L’appartement de Rachid Temmar est perquisitionné. Sa porte d’entrée a été brisée par le bélier et son domicile a été perquisitionné.
Fin du cauchemar jeudi, lorsque le parquet a décidé de classer ce dossier sans suite, « pour délit insuffisamment caractérisé ». « Je ne souhaite à personne de subir une garde à vue. Tout le monde vous regarde comme un criminel alors que je n’ai rien à me reprocher. »
Pour le moment, les éléments recueillis par les enquêteurs plaident en faveur de l’éducateur toulousain chez qui aucune arme à feu n’a été retrouvée. L’analyse des appels téléphoniques laisse penser qu’il n’aurait pas pu se trouver ce mardi devant l’un de ses frères pour le menacer. « Au cours des investigations, il y a eu plus de preuves à décharge qu’à charge », confirme son avocat, M.e Younés Derkaoui qui s’est dit surpris par la tournure de cette affaire. Il semblerait qu’elle trouve son origine dans une querelle familiale sur fond d’héritage foncier, entre la France et l’Algérie.
Une enquête pour délit de dénonciation calomnieuse pourrait être ouverte par le parquet. « J’espère ne plus revivre cet enfer », souffle, soulagé, Rachid Temmar. Reste à savoir qui se chargera de réparer leur porte d’entrée.