TÉMOIGNAGE – Quelques jours après son agression par un homme ivre alors qu’il tentait de rétablir l’ordre public, Gwénaël Lamarque, premier adjoint au maire de Bouscat, s’est exprimé devant le Figaro.
Le Figaro Bordeaux
Dans la très riche commune du Bouscat, à deux rues du quartier bordelais des Chartrons – tout aussi aisé -, Gwénaël Lamarque, premier adjoint au maire, a été agressé dimanche. Les faits se sont déroulés sur le parvis de l’église du Bouscat où un groupe de marginaux avait pris l’habitude de se retrouver. Contacté par des habitants membres du réseau des citoyens vigilants, l’élu quitte alors son repas de fête des pères pour se rendre sur place. « Les riverains avaient déjà appelé la police à plusieurs reprises et il m’a informé qu’une femme handicapée avait été agressée et sortie de son fauteuil roulant »explique le politicien apparenté LR.
En arrivant sur la place, Gwénaël Lamarque découvre une scène chaotique : deux femmes se battent tandis que des riverains crient depuis leurs fenêtres qu’ils vont appeler la police. L’élu décide néanmoins de se rapprocher pour séparer les belligérants. «Je leur ai demandé calmement ce qui se passait. Là, mon agresseur est apparu en criant : « Qui es-tu ? Je lui ai expliqué que j’étais le premier adjoint, mais je n’avais pas fini ma phrase lorsqu’il m’a quitté. Lorsqu’il m’a frappé, j’avais encore les mains dans les poches. J’ai vite reculé car je me suis dit que si je me faisais toucher au bout de 10 secondes, je pourrais me faire poignarder dans les 15 secondes suivantes. », nous dit-il. Son agresseur était ivre au moment des faits : lui et ses compagnons buvaient « whisky et coca » sur la place de l’église depuis 14 heures ce jour-là. Deux jours d’ITT ont été prescrits à l’élu par le Centre d’accueil d’urgence pour victimes d’agressions, qui a porté plainte.
Si nous continuons à minimiser ces faits, ils continueront. Regardons les statistiques, c’est devenu monnaie courante. Il y a sept attaques contre des élus par jour
Gwénaël Lamarque, élu municipal de Bouscat agressé dimanche soir
Arrivée huit minutes après son agression, la police nationale de Bordeaux a immédiatement interpellé l’individu, qui a été placé en cellule de dégrisement avant d’être placé en garde à vue. « Les policiers mettent beaucoup de temps à arriver car ils sont très sollicités et le riche Bouscat, enclavé entre les quartiers bordelais prioritaires d’Aubiers, du Grand Parc et de Bacalan, n’est pas prioritaire dans la hiérarchie du danger, surtout un week-end. fin », analyse Gwénaël Lamarque. Sans amertume, l’adjoint au maire souligne « la réaction exemplaire des services de l’Etat » après son agression, de la protection fonctionnelle aux soins qui lui sont prodigués par les pompiers.
« Une peine de prison ferme est le minimum »
Présenté en comparution immédiate mardi, son agresseur a écopé d’une peine de six mois de prison, sous forme de bracelet électronique, car il est l’aidant de la femme handicapée qui avait également été agressée ce soir-là. « Si on regarde le profil de l’agresseur, c’est une personne qui ne travaille pas, qui est soignant et père de famille, et qui a un problème d’addiction à l’alcool », souligne Gwénaël Lamarque, magnanime. Non sans conclure fermement : « Une peine de prison ferme lorsque vous attaquez un représentant de l’autorité est normale et c’est un minimum car si on continue à minimiser vos faits, ils continueront. Comprendra-t-il que c’est une peine grave avec ce bracelet électronique et sa semi-liberté ? C’est une question que je me pose. Regardons la statique, c’est devenu monnaie courante. Il y a sept agressions contre des élus par jour : dimanche, j’étais dans ce quota.