« Violences intolérables »
Florian Le Teuff, adjoint au maire de Nantes, a participé samedi 12 octobre à une manifestation régionaliste. Il a été agressé par des militants d’extrême droite qui l’ont tabassé. Une plainte a été déposée.
Il a échappé de peu aux coups. Lors d’une manifestation régionaliste réclamant le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, samedi 12 octobre à Nantes, le conseiller municipal Les Ecologistes de la majorité socialiste Florian Le Teuff a été frappé au visage alors qu’il s’opposait à la présence d’un cortège de militants bretons. Parti national (PNB), néo-nazis qui reprenait le nom d’un mouvement collaborationniste issu de la Seconde Guerre mondiale. La mairesse de la ville, Johanna Rolland, a dénoncé « violences intolérables » depuis « l’ultra droite ». L’élu agressé a porté plainte.
Coup de poing au visage
Revenons aux faits. Environ 1.000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées samedi dans le centre-ville de Nantes pour défiler, dont Florian Le Teuff. L’adjoint au maire chargé des questions bretonnes s’était alors indigné de la présence du PNB dans la manifestation. Une dizaine de militants très en vue, arborant une banderole et des drapeaux noirs avec un triskèle orange, symbole utilisé par le PNB pro-nazi jusqu’à leur disparition à la Libération. « Il n’était pas possible de les laisser défiler dans les rues de Nantes, dit à l’élu de Ouest de la France. Je suis allé voir les organisateurs pour intervenir. Ils m’ont dit que tout le monde était libre d’être là. Outré, il décide alors d’intervenir lui-même et de dire à ce petit groupe raciste que « la Ville était à l’opposé de leur vision ». Contacté par Libéré, l’élu ne souhaitait pas « réagir à ce stade ».
L’élu décide donc de se placer devant le petit cortège du PNB pour leur demander de partir. Le ton monte, Florian Le Teuff reçoit un premier coup de poing au visage suivi d’autres coups. Il dit qu’il a aussi esquivé « un coup avec un manche en bois » avant que d’autres manifestants n’interviennent. Parmi eux, l’un des organisateurs, qui s’est retrouvé au sol et blessé au visage selon l’association Bretagne Réunée, qui précise Ouest de la France qu’il « a été transporté au CHU par le SAMU et (était) toujours en observation ce dimanche soir ». Des coups que le PNB attribue « des provocateurs cagoulés d’ultra-gauche ». Niant de son côté toute violence, le groupuscule accuse l’élu écologiste d’être « coupable » de ceci « altercation ».
Nationalisme breton, antisémitisme et racisme
Après sa dissolution à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et la condamnation pour collaboration de la plupart de ses cadres, le PNB continue néanmoins de survivre. Ses idées mêlant nationalisme breton, antisémitisme et racisme ont perduré notamment à travers le mouvement Adsav, fondé en 2000. Parmi ses membres, un certain Boris Le Lay qui a cependant fini par être exclu. Aujourd’hui réfugié au Japon, d’où il ne peut être extradé, il compte plus de dix ans de prison, un dossier S, une notice rouge et treize mandats de perquisition en raison de son activisme néo-nazi en ligne. Si l’Adsav n’est plus actif depuis 2016, le Parti national breton, relancé en 2022, a repris le flambeau et la plupart de ses symboles. Sur son site, il définit la nationalité bretonne « selon le droit exclusif du sang » et revendique un programme islamophobe visant à expulser « étrangers inassimilables ».