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Un écologiste assassiné, le président promet « justice »

Le militant écologiste Juan Lopez, à Tocoa, au Honduras, le 28 septembre 2021.

Un défenseur de l’environnement au Honduras a été abattu samedi 14 septembre au soir, dans le nord-est du pays, l’un des plus dangereux au monde pour les militants écologistes. Le meurtre a été fermement condamné par les autorités, qui ont promis que  » justice «  Selon la presse locale, Juan Lopez, 46 ans, a été tué alors qu’il était dans sa voiture après s’être rendu dans une église de Tocoa, où il vivait et était conseiller municipal. Rencontré en 2021 par l’Agence France-Presse (AFP), il avait décrit vivre dans la peur depuis qu’il se battait contre une opération minière mise en place près de chez lui, dans une zone montagneuse et forestière du nord-est du Honduras.

« Nous condamnons l’assassinat ignoble de notre camarade et leader écologiste Juan Lopez à Tocoa. J’ai ordonné à toutes les forces de l’ordre de faire la lumière sur cette tragédie et d’identifier les responsables. »» a déclaré le président de gauche du Honduras, Xiomara Castro, sur X. « Justice pour Juan Lopez »Elle a promis. L’écologiste était membre du parti au pouvoir, le Parti Libre. Son épouse, Thelma Peña, a déclaré lors d’une brève conversation téléphonique avec l’AFP qu’il avait été la cible de « coups » en quittant une église, où elle n’était pas présente.

Le procureur hondurien Johel Zelaya a fait l’éloge d’un homme dont « La vie était un exemple de lutte »indiquant que « Des équipes spécialisées enquêtaient déjà pour que sa mort ne reste pas impunie ». Dimanche matin, la police a demandé « au public détenant des informations pertinentes concernant l’acte criminel de les communiquer de manière confidentielle » via sa ligne d’urgence 911.

« Tout peut arriver »

L’activiste accuse le groupe minier Los Pinares d’exploiter une mine à ciel ouvert dans des conditions qui nuisent à la réserve forestière de Botaderos, près de Tocoa, à 220 kilomètres au nord-est de Tegucigalpa. Cette réserve compte trente-quatre bassins versants, avec des arbres précieux et des espèces animales en voie de disparition, ainsi que des sites archéologiques précolombiens.

Juan Lopez avait déclaré à l’AFP en novembre 2021 avoir été prévenu qu’il lui arriverait la même chose qu’à Berta Caceres, célèbre défenseuse de l’environnement abattue le 2 mars 2016 parce qu’elle s’opposait à la construction d’un barrage hydroélectrique dans l’ouest du pays. « Quand vous commencez à défendre le bien commun dans ce pays, vous attaquez des intérêts puissants. (…). « Quand vous quittez votre maison, vous savez que tout peut arriver, que vous ne reviendrez peut-être pas. »« C’est un homme très gentil, … « C’est tragique. La peur, c’est de perdre la vie. »

Le Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras, cofondé par Mme Caceres, a accusé l’État et le gouvernement Castro d’être « responsable d’un nouvel assassinat ».

De plus, Juan Lopez avait récemment appelé, lors d’une conférence de presse, à la démission de responsables du parti Libre qui apparaissaient dans une vidéo, divulguée par un site Internet spécialisé, en train de négocier des pots-de-vin avec des narcotrafiquants en 2013. Cette vidéo montrait Carlos Zelaya, le beau-frère de Xiomara Castro, qui démissionnait de son poste de député après avoir admis avoir participé à la réunion.

La représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Honduras, Isabel Albaladejo, a appelé l’État à enquêter en prenant des mesures pour empêcher cette situation. « en considération » Les dénonciations de M. Lopez « contre le maire (de Tocoa) Adan Funez, dont il avait exigé la démission pour ses liens présumés avec le crime organisé »ce qui aurait pu lui valoir « représailles ».

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La coordinatrice du Comité des familles de détenus et de disparus au Honduras, Bertha Oliva, a souligné que M. Lopez « était un être humain extraordinaire, un homme du peuple qui a donné sa vie pour son peuple ». « C’était un intellectuel populaire, un camarade engagé pour le changement social, pour la défense du bien commun »Joaquin Mejia, avocat et défenseur des droits humains, son partenaire dans la lutte pour la préservation de la rivière Guapinol, a déclaré à l’AFP.

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Juan Lopez a été enterré dimanche dans la municipalité de Tocoa. « Ils ont tué Juan Lopez, mais pas son combat »« C’est une banderole déposée sur le cercueil de l’activiste dans une maison funéraire, a constaté une équipe de l’AFP. A l’intérieur et à l’extérieur de la maison funéraire, des centaines de personnes attendaient qu’une messe soit célébrée en hommage à l’activiste.

Selon un rapport de l’ONG Global Witness, le Honduras est l’un des pays les plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement. En 2023, il se classait au troisième rang mondial pour le nombre d’assassinats de militants écologistes, à égalité avec le Mexique (18), derrière la Colombie et le Brésil. Entre 2012 et 2023, 148 militants écologistes y ont été tués.

Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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