Le couperet est tombé sur l’Assemblée nationale à minuit. Cette fois, le fameux article 49 alinéa 3 de la Constitution n’est pas en cause dans l’arrêt brutal des discussions au Palais-Bourbon, mercredi 6 novembre, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
Dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre, une autre disposition de la Loi fondamentale a été invoquée devant la représentation nationale par la ministre des Relations avec le Parlement, Nathalie Delattre, pour couper court aux discussions des députés sur le budget de la Sécurité sociale. « Le délai de vingt jours prévu par l’article 47 alinéa 1 de la Constitution, dans lequel l’Assemblée nationale doit se prononcer en première lecture, après le dépôt du projet de loi, expire ce soir, » argumenta-t-elle. (…) Nous ne pouvons pas accepter (LE) prolonger sans réduire le temps d’examen dont doit disposer le Sénat pour le PLFSS et sans mettre en danger l’examen du projet de loi de finances pour 2025 »a-t-elle poursuivi, sous les huées de la gauche et le vacarme des bureaux qui claquent jusque sur les bancs de l’extrême droite.
Désormais, le texte du gouvernement doit être transmis au Sénat dans sa version initiale, alors que l’Assemblée nationale n’a pas pu l’examiner dans son intégralité, ni l’adopter en première lecture. Une situation inédite sous le Ve République.
Le ministre des Relations avec le Parlement a toutefois précisé que le gouvernement conserverait « un certain nombre d’amendements » voté par les députés après une consultation menée avec le président (Horizons) de la commission des affaires sociales, Fréderic Valletoux, le rapporteur général (Les Républicains, LR) du budget de la Sécurité sociale, Yannick Neuder, et les différents groupes parlementaires.
Les députés n’ont pas réussi à achever l’examen de l’ensemble du projet de loi, alors qu’il restait un peu plus de 400 amendements à examiner sur la partie dépenses du budget de la Sécurité sociale. « C’est encore un constat d’échec collectif majeur. C’est à nous de remettre en question notre façon de travailler, si nous voulons vraiment agir et influencer les budgets de cette année et ceux à venir »Anticipait, quelques heures plus tôt, l’élue (ex-Renaissance, non inscrite) du Maine-et-Loire Stella Dupont.
Les discussions se sont enlisées
Alors que les débats touchaient à leur fin sur le remboursement des cures thermales, le député (Rassemblement national, RN) de la Somme Jean-Philippe Tanguy s’est exclamé : « Mais quel dommage ! »s’adressant aux élus de la coalition. «Il y a 14 millions de retraités qui attendent de savoir ce que pense l’Assemblée nationale du gel de leurs retraites. (…) Et nous avons passé dix minutes sur un faux amendement.»il a crié.
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