CHRISTOPHE SIMON / AFP
Photo d’illustration prise lors de la manifestation contre le « coup de force » de Macron, le 7 septembre 2024 à Marseille.
POLITIQUE – Aucune « accord » notamment entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron pour Matignon. Ce dimanche 8 septembre, les deux camps ont démenti les informations du Journal du dimanche qui dit « les coulisses secrètes » qui a conduit à la nomination de Michel Barnier, avec notamment l’intervention de Thierry Solère, un proche du président, et un appel direct du chef de l’Etat au chef des députés du Rassemblement national.
Trouver un chef de gouvernement a nécessité une consultation de tous les groupes, et Emmanuel Macron a publiquement tenté de le faire après la cérémonie de clôture des Jeux olympiques. Mais les premières discussions n’ont pas abouti. le JDDLa situation s’est débloquée dans la soirée du mercredi 4 septembre, lorsque le nom de Michel Barnier a été évoqué et que Marine Le Pen a annoncé qu’elle n’y opposerait pas son veto.
Mais le lendemain, les élus du RN ont balayé l’option Barnier. Selon l’hebdomadaire, le président de la République « envoie Thierry Solère en éclaireur auprès de Le Pen pour prendre la température » avant d’appeler Marine Le Pen elle-même pour s’assurer que le RN ne votera pas pour la censure immédiate.
Le NFP monte au créneau
La gauche, qui a déjà dénoncé un président de la République « sous tutelle » du RN, a rapidement réagi à l’article du Journal du dimanche. « Nous avons appris ce matin dans la presse que M. Macron et Mme Le Pen se sont entendus pour voler le vote français. »écrit Manuel Bompard de LFI sur CNews/Europe 1. « Arrêtons de nous ennuyer avec l’idée que la gauche a raté le pas vers le pouvoir. Macron a traité avec Le Pen via un de ses conseillers de Sarkozy qui fait l’objet de 13 mises en examen. »ajoute le communiste Ian Brossat, insistant sur les multiples poursuites judiciaires lancées contre Thierry Solère.
« Pas le DRH de Macron », échange « mardi » mais pas après
Avant même la nomination de Michel Barnier, le Rassemblement national ne cachait pas sa joie de jouer le rôle d' »arbitre ». Marine Le Pen a toutefois fermement démenti avoir été contactée par l’Élysée jeudi, avant l’annonce officielle. « Je n’ai eu aucun échange avec Emmanuel Macron » Jeudi, elle a assuré ce dimanche, être interrogée depuis son retour à Hénin-Beaumont sur l’article du JDD.
« Nous avons été reçus par Emmanuel Macron, nous avons dit (…) quels étaient pour nous les critères, les conditions qui conduiraient à une non-censure immédiate de la part du Rassemblement national, du Premier ministre qui serait choisi »dit-elle. Mais « Je ne suis pas le DRH d’Emmanuel Macron »a-t-elle ajouté, niant tout rôle actif.
Près de la HuffPostL’Élysée réfute également cet appel dans les dernières heures avant l’annonce. « Le président a eu tous les chefs de parti au téléphone mardi et nous avons communiqué à ce sujet. » « Nous sommes en train de nous exprimer ouvertement. Nous … « Est-ce que quelqu’un vous a proposé une plateforme de 40 députés socialistes en soutien à Bernard Cazeneuve ? Si cette plateforme, ou toute autre forme de soutien clair avait existé, le choix du président aurait pu être différent »pings cette source. « La gauche a créé les conditions de l’émergence d’un Premier ministre de droite et a mécaniquement positionné le RN comme premier censeur »elle fustige.
Un discours récurrent, notamment dans les milieux macronistes, mais qui passe sous silence un point crucial. Mettre Bernard Cazeneuve à Matignon aurait été accompagné d’un basculement à gauche avec à la clé un éventuel retour à certaines mesures totems d’Emmanuel Macron, dont la réforme des retraites. Chose que refuse catégoriquement Emmanuel Macron.
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