En déplacement à Caen après le drame qui a tué deux encadrants ce mardi, Éric Dupond-Moretti a rappelé qu’un tel événement ne s’était pas produit depuis plus de vingt ans. Retour sur l’assassinat de Francis Caron et Marc Dormont les 15 août et 11 septembre 1992.
« Les auteurs seront arrêtés, jugés, punis », a déclaré mardi Éric Dupond-Moretti devant la presse. Le garde des Sceaux s’est rendu à Caen, ville d’où étaient originaires les deux agents tués ce matin dans l’attaque d’un fourgon de prison, dans l’Eure. Trois de leurs collègues ont été grièvement blessés, tandis que les assaillants ont pris la fuite.
C’est avec émotion que le garde des Sceaux a qualifié « d’actes absolument odieux » qui ont laissé « la Nation en deuil ». «Ce qui s’est passé n’est pas arrivé depuis 1992», a ajouté Éric Dupond-Moretti, en référence aux meurtres de Francis Caron et Marc Dormont les 15 août et 11 septembre de cette année.
Le premier a été tué par un détenu de la maison d’arrêt de Rouen, alors qu’il inspectait sa cellule. Le second est décédé après un échange de tirs lors de l’évasion de huit détenus incarcérés à la centrale électrique de Clairvaux (Aube).
Mouvements de protestation
Alors qu’un hommage officiel à l’Assemblée nationale accompagné d’une minute de silence avait été observé après le drame, l’assassinat de Francis Caron et Marc Dormont avait provoqué de forts mouvements de protestation.
En octobre 1992, l’Union pénitentiaire fédérale autonome, premier syndicat de gardiens de prison, a appelé les autres principaux syndicats FO, CGT et USP à se joindre à lui pour organiser une journée des « prisons mortes ».
Quatre ans après le drame, le syndicat FO avait demandé au ministre de la Justice de l’époque, Jacques Toubon, « d’affirmer une volonté politique forte de résoudre véritablement les problèmes du service public pénitentiaire ».
Ce mercredi, une journée de « prisons mortes » est attendue partout en France. Plusieurs maisons d’arrêt comme celles de Pau, Béziers ou encore Nîmes devraient être bloquées.