POINT SUR LA SITUATION – Alors que l’avocat de Carles Puigdemont assure que ce dernier est « rentré chez lui », le juge Pablo Llarena qui a émis le mandat d’arrêt contre lui demande des éclaircissements sur la présence policière.
Après un très bref discours prononcé près du Parlement devant des milliers de partisans, celui qui avait tenté une sécession de la Catalogne en 2017 et qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt aurait réussi à quitter le territoire espagnol et à rentrer chez lui à Waterloo en Belgique. Le juge de la Cour suprême qui enquête sur Carles Puigdemont a demandé des explications à la police et au gouvernement… Le Figaro fait le point sur la situation ce vendredi 9 août.
Carles Puigdemont est parti « pour Waterloo » en Belgique, assure un dirigeant de son parti
Le militant indépendantiste catalan Carles Puigdemont a quitté « vers Waterloo »en Belgique, après son incroyable réapparition éclair à Barcelone jeudi, a déclaré à la radio catalane Jordi Turull, secrétaire général de son parti Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne).
« Il retourne à Waterloo »Jordi Turull a déclaré à Rac1, ajoutant qu’il ne savait pas si Carles Puigdemont était déjà arrivé dans cette ville belge proche de Bruxelles, où il a passé la majeure partie de ses sept années d’exil.
L’indépendantiste catalan est « hors » d’Espagne, assure son avocat
Le militant indépendantiste catalan Carles Puigdemont, qui a fait une brève réapparition jeudi à Barcelone après sept ans d’exil pour fuir les poursuites judiciaires, « est dehors » d’Espagne après sa nouvelle fuite, a assuré vendredi son avocat à une radio catalane. « Puigdemont est hors de l’État » (en espagnol, nom donné à l’Espagne par les nationalistes catalans), a déclaré Gonzalo Boye sur Rac1, sans donner plus de détails.
Jeudi soir, il avait déjà déclaré à la télévision publique catalane que Carles Puigdemont était « je suis rentré à la maison » après son bref discours près du Parlement catalan, où s’était ensuite déroulée une séance d’investiture du nouveau président de la région catalane. Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt pour son rôle dans la tentative avortée de sécession de la Catalogne en 2017, Carles Puigdemont a passé les sept dernières années hors d’Espagne, principalement en Belgique, mais aussi dans le sud de la France. Carles Puigdemont est « celui qui doit rendre public » son emplacement, a ajouté vendredi son avocat, assurant que son client parlerait « aujourd’hui ou demain ».
Le juge exige des explications de la part de la police et du gouvernement
Le juge de la Cour suprême qui enquête sur Carles Puigdemont a officiellement demandé des explications à la police catalane et au ministère espagnol de l’Intérieur sur la fuite jeudi du militant indépendantiste après sa brève réapparition à Barcelone. Le juge Pablo Llarena, qui a émis le mandat d’arrêt contre Carles Puigdemont, exige notamment des éclaircissements sur la présence policière. « approuvé et mis en œuvre » à Barcelone pour comprendre son « échec »selon les documents judiciaires publiés vendredi.
Au ministère de l’Intérieur, le juge demande des informations sur les moyens déployés « pour sa détection à la frontière et sa détention »ainsi que les ordres donnés pour le capturer « après son évasion ». À la police catalane – les Mossos d’esquadra – le magistrat demande les noms des « les responsables de la conception de l’opération, les responsables de son approbation et les responsables de sa mise en œuvre ou de son déploiement opérationnel ».
En déplacement à Paris pour les Jeux Olympiques, le ministre espagnol de la Justice a assuré que l’opération visait à arrêter le militant indépendantiste « c’était la responsabilité des Mossos »OMS « sont les forces de police compétentes (…) pour exécuter les mandats judiciaires ». « Au gouvernement, ce que nous faisons et ce que nous garantissons, c’est que l’Espagne est un État de droit, où la loi s’applique et où les mandats judiciaires doivent être respectés »a-t-il déclaré aux journalistes.
Bref discours devant des milliers de sympathisants
Figure centrale de l’indépendantisme catalan, Carles Puigdemont avait annoncé son retour en Catalogne pour participer au vote d’investiture du nouveau président de la région. Il s’est finalement contenté d’un bref discours prononcé près du Parlement sur une tribune, devant des milliers de partisans, avant de s’éclipser discrètement, parvenant à déjouer l’opération policière censée permettre son arrestation.
Malgré la loi d’amnistie négociée par le Premier ministre Pedro Sanchez en échange du soutien à son gouvernement du parti de Carles Puigdemont, ce dernier est toujours recherché par la justice espagnole. Très critiquée par l’opposition, cette loi d’amnistie est au cœur de multiples débats juridiques et le 1er juillet, la Cour suprême a jugé qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des crimes imputés au leader indépendantiste.