Un détenu tranche la gorge de son codétenu avec un bol en porcelaine à la prison des Baumettes à Marseille
Vers 19h30 mercredi soir, un détenu de 22 ans a été sauvagement tué par un autre de 25 ans à la prison des Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône). Une information confirmée sur BFMTV ce jeudi matin par Didier Migaud, ministre de la Justice. Selon nos informations, la victime a été « quasiment égorgée » à l’aide d’un bol en porcelaine brisé. « Il l’a presque décapité », nous confie une source proche du dossier. Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille.
L’agresseur est un sans-abri, condamné à six mois de prison pour détention et transport de drogue. C’est également pour une affaire liée à la drogue que la victime, originaire de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) se trouvait aux Baumettes. Mais cette dernière n’avait pas encore été jugée.
« Ils ne s’entendaient plus »
Tous deux résidaient dans le quartier d’arrivée (QA) depuis plusieurs semaines. Le premier depuis le 5 septembre, le deuxième depuis le 29 septembre.
Selon une source syndicale, l’agresseur a déclaré après les événements que « ça faisait plusieurs jours, qu’ils ne s’entendaient plus, qu’il ne supportait plus » son codétenu et que des crises éclataient régulièrement dans cette aile de la prison. . la prison.
Lorsque des personnes sont placées en prison, condamnées ou en détention provisoire, elles passent systématiquement par l’AQ. En théorie, ce séjour ne s’étend pas au-delà de 10 jours : la santé mentale, les risques suicidaires et les besoins du détenu sont évalués avant de l’orienter vers des quartiers pour un séjour plus durable.
Mais en matière de surpopulation carcérale, la France est un mauvais élève. Au 1er septembre, 78 969 personnes étaient incarcérées en France. Un record. A la même date, 3 609 détenus ont été contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol, contre 2 361 un an plus tôt, et les prisons françaises disposaient de 62 014 places opérationnelles. La densité carcérale globale s’élève à 127,3% mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, et les condamnés à de courtes peines, elle atteint 153,6%. Il atteint, voire dépasse 200% dans 17 établissements ou quartiers.
