Un détenu insoumis s’est réfugié sur le toit de la prison de Nantes
En détention pour « actes de barbarie », un jeune homme a grimpé puis est resté perché pendant près de trois heures sur les élévations de la maison d’arrêt de la métropole nantaise, à la suite de sa promenade. Il souhaitait être transféré dans un autre centre pénitentiaire.
Le Figaro Nantes
Un parenthèse d’alpinisme en prison. Lundi, un détenu du centre pénitentiaire de Nantes s’est révolté de façon inhabituelle, en grimpant sur le toit de la maison d’arrêt depuis la cour de promenade. L’individu, âgé de 23 ans, est resté perché sur ces hauteurs pendant plusieurs heures, sous le regard impuissant des surveillants pénitentiaires. Il a finalement regagné sa cellule après s’être entretenu avec un négociateur de l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité (ERIS), dépêché de Rennes pour régler ce face-à-face.
« C’est un détenu isolé et placé dans le quartier des nouveaux arrivants, car il ne s’entend pas bien avec les autres résidents. Il a pu grimper sereinement sur le toit, escalader le bâtiment puis a exprimé le souhait d’être transféré dans un autre centre. indique à Figaro William Cozic, délégué Force ouvrière (FO) au pénitencier de Nantes.
Retour au calme
Bien connu de la justice, le jeune homme a obtenu sa première condamnation à l’âge de 13 ans. Il est incarcéré depuis octobre 2023 dans le cadre d’une importante affaire pénale, dans laquelle il est notamment poursuivi pour « actes de barbarie ». « Finalement, il est descendu sereinement à l’arrivée du négociateur, sans attendre qu’on lui apporte une échelle »ajoute William Cozic, précisant que les détenus ont l’habitude de grimper sur les hauteurs de la prison, « parfois jusqu’à six ou sept mètres »pour récupérer les colis jetés aux alentours de la maison d’arrêt.
Lire aussi« Je suis consterné par cette occupation » : près de Nantes, des voyageurs s’installent dans le parc d’un château
Cet accident n’est pas la seule crise que le pénitencier de Nantes a dû traverser récemment. Mardi, au lendemain de la rébellion, un détenu a agressé verbalement et physiquement l’agent de sécurité qui l’emmenait dans sa cellule disciplinaire pour possession de drogue. Mercredi, un gardien de prison a été blessé à la mâchoire après avoir été « sauvagement attaqué » par un troisième détenu – selon les termes utilisés par les représentants du personnel pénitentiaire.
Un peu plus tôt dans la journée, un autre résident, à l’isolement, avait également failli se heurter à deux reprises à plusieurs gardiens. « Le syndicat local FO Justice du centre pénitentiaire de Nantes espère que la Direction interrégionale fera le nécessaire pour soulager le personnel nantais.», a indiqué la branche syndicale de la maison d’arrêt, dans un communiqué.