LA CHRONIQUE – Depuis la Première Guerre mondiale, les Français vivent entourés de dettes publiques. Ils semblent s’être résignés à cet état de choses.
A trois semaines du verdict des agences de notation sur la dette française, voilà une lecture qui occupera à merveille les soirées des esprits anxieux. Déni de dette. Une histoire française (Flammarion) de Laure Quennouëlle-Corre tente de répondre à une question fondamentale : « Le niveau dangereux de la dette publique atteint à différentes périodes du XXe sièclee siècle et particulièrement aujourd’hui, elle est également élevée en France car insuffisamment prise en compte par les décideurs ainsi que par les experts et les citoyens. ? »
De guerre en crise, depuis cent ans, les Français se sont en effet habitués à vivre dans un pays lourdement endetté, explique l’auteur, historien et directeur de recherche au CNRS. Mais d’une décennie à l’autre, leur perception a varié au point de muter dans ce contexte actuel d’indifférence et de résignation. Loin de là, à la veille de la Grande Guerre, « La France a la dette publique la plus élevée d’Europe et elle est devenue le leader européen du financement par emprunt…