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Un déficit pour la moitié des festivals au Québec

Au moins la moitié des festivals ont enregistré un déficit en 2023, malgré une hausse significative de leurs revenus autogénérés, estime l’association Événements Attractions Québec (ÉAQ).

Ce dernier a étudié, pour son Portrait financier des festivals et événements, les revenus et les dépenses de 97 de ses 295 festivals et événements membres pour l’exercice 2023.

Les résultats de son rapport annuel ont montré que 51,5% des festivals et événements ont enregistré un déficit, malgré une augmentation significative des revenus autogénérés par les organisateurs.

Des dépenses en hausse

Au cours de l’exercice 2023, la programmation a représenté la plus grande part des dépenses des festivals et événements, représentant environ 28,7 % des dépenses totales. Ces coûts comprennent la participation des artistes ou des athlètes, ainsi que les droits, les permis, les frais de production et d’autres dépenses connexes.

Les coûts de gestion des sites et des installations ont représenté 22,9 % des dépenses totales, tandis que les coûts de promotion et de communication et les coûts administratifs et de gestion ont représenté les troisième et quatrième dépenses les plus chères en 2023.

En comparant les données financières de 2021, sachant que 29 répondants de l’étude de 2023 avaient également participé à l’étude de l’ÉAQ en 2021, les observateurs notent « une augmentation vertigineuse des coûts, affichant des variations de +171,5 % pour la programmation et de +65,4 % pour la gestion des sites et des installations ».

Entre 2021 et 2023, les dépenses totales pour la tenue d’un événement ou d’un festival ont augmenté de 116,2 %, selon l’ÉAQ.

Augmentation des revenus

En 2023, les revenus du festival provenaient à 42,4 % des revenus d’activités, comme la billetterie, la nourriture et les ventes de marchandises, à 25,3 % des commandites, à 24,6 % des subventions et à 7,7 % des autres revenus.

En comparant les portraits financiers de 2021 et de 2023, les sources de revenus ont enregistré une hausse globale de 92,9 %. Les deux plus notables sont les revenus autonomes provenant des activités, qui ont augmenté de 270,6 %, et les commandites, qui ont augmenté de 130,4 %. Cette croissance importante est le fruit d’efforts colossaux de la part des promoteurs, selon l’ÉAQ.

Toutefois, malgré l’achalandage notable, «les promoteurs font face à une pression financière croissante car les coûts augmentent beaucoup plus rapidement que les revenus», souligne le directeur général d’Événements Attractions Québec, François-G. Chevrier.

Dans la section consacrée aux budgets de fonctionnement, on constate que, parmi les événements ayant un chiffre d’affaires d’un million de dollars ou moins, 52,9 % ont enregistré un déficit en 2023. En comparaison, 43,6 % des événements ayant un chiffre d’affaires de plus d’un million de dollars étaient déficitaires. « Ces chiffres illustrent qu’il y a une vulnérabilité financière accrue pour les événements de plus petite taille, qui opèrent souvent sur un modèle de programmation gratuite », indique ÉAQ dans son Portrait financier des festivals et événements.

Plus de la moitié des festivals et événements qui relèvent des catégories sportives et de divertissement ont terminé l’année avec un bénéfice. En revanche, les événements d’hiver et de Noël ont enregistré un déficit dans 75 % des cas, suivis par les événements d’artisanat et de gastronomie (54,5 %) et les événements culturels (51 %).

« Il devient essentiel que le milieu des festivals se rassemble pour trouver des façons de faire les choses différemment », a déclaré le directeur général d’Événements Attractions Québec.

Le congrès annuel d’Événements Attractions Québec, où se tiendront de nombreuses discussions sur l’avenir du secteur, aura lieu au Centre des congrès de Lévis les 5 et 6 novembre prochains.

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