Un début de saison touristique très contrasté dans le Gard
Le mois de juillet 2024 ne restera pas dans les annales du tourisme dans le Gard. Même s’il n’est pas terminé, une première tendance se dessine. La fréquentation est en baisse, notamment sur le littoral. De moins 40 à moins 50% dans l’hôtellerie si l’on en croit Eric Bouget, propriétaire de l’hôtel « Lou Garbin » à Saint-Laurent-d’Aigouze et président départemental de l’UMIH (syndicat des métiers et des industries de l’hôtellerie).Après le Covid, les gens se sont fait plaisir, ont consommé, sont partis. Aujourd’hui, ils restent chez eux. Quand on voit le coût de la vie, l’augmentation des prix de l’énergie, on fait évidemment attention et le budget vacances passe après tout le reste..« Une autre explication : la météo.Durant les trois mois du printemps (avril, mai, juin), nous n’avons eu que huit belles journées où les gens pouvaient manger dehors. » . «
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Le contexte politique a joué un rôle
Autre raison avancée par les professionnels : le contexte politique avec la dissolution de l’Assemblée nationale et les deux tours d’élections législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet.Cela nous a certainement fait du mal. confirme Gilles Rigole, gérant d’un camping 4 étoiles à La Roque-sur-Cèze et adhérent à la Fédération de l’Hôtellerie de Plein Air. Les étrangers, depuis la crise des gilets jaunes entre autres, nous observent de très près. Cela ne joue pas en notre faveur et les clients étrangers attendent que tout soit stable avant de venir séjourner chez nous.« La Coupe d’Europe de football et les Jeux Olympiques contribuent également à cette baisse de fréquentation, qui se constate également dans les hébergements ruraux. »Pour le week-end du 27 et 28 juillet note Delphine Aigouin, directrice de la centrale de réservation Gites de France dans le Gard, Il nous reste 60 logements libres, c’est rare à cette date.« Elle confirme également que les vacanciers se tournent davantage vers les hébergements proposant des prix raisonnables cet été.
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L’arrière-pays plutôt que la côte
Autre tendance cet été : les vacanciers privilégient l’arrière-pays au littoral, tant pour le camping que pour l’hébergement hôtelier.Nîmes, Uzès vont mieux déclare Eric Bouget de l’UMIH. Le littoral du Gard souffre énormément.« C’est pareil pour les campings, constate Gilles Rigole. Une tendance qui se confirme depuis le Covid. »Même si les campings, groupes et chaînes qui sont sur le littoral mettent beaucoup d’énergie pour tenter de reconquérir cette clientèle. Aujourd’hui, ceux qui ont goûté aux vacances tranquilles, aux vacances « nature », se rendent compte que c’est une belle alternative. Il y a beaucoup moins d’effet de masse, on est beaucoup moins les uns sur les autres. L’exemple parfait est le petit canoë kayak avec la descente de la rivière, avec le bruit de l’eau et des cigales.« Les professionnels misent désormais sur le mois d’août, traditionnellement plus prisé des vacanciers. Voire sur l’été indien. »Il faut que la météo soit bonne, sinon nous risquons de laisser de nombreux collègues derrière nous. » déplore Eric Bouget.
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